Le tribunal de Toulouse (Haute-Garonne) a condamné un jeune homme au pair pour agressions sexuelles sur les deux enfants du foyer familial. Il les prenait en photos nus et les emmenait aux toilettes pour les agresser sexuellement.
Les faits sont violents. Pendant plusieurs mois, d'abord à Nîmes (Gard) fin 2019 puis à Toulouse (Haute-Garonne) entre 2021 et 2022, un jeune homme au pair a agressé sexuellement les deux enfants du domicile familial à plusieurs reprises. Ils étaient alors âgés de 6 et 8 ans. Le pédocriminel espagnol a été condamné par le tribunal de Toulouse après 15 mois passés en détention.
Photos et agressions
Comme le rapporte en détail le site comparutiontoulouse.fr, l'individu de 26 ans agissait notamment le mercredi lorsqu'il n'y avait pas école. « Il me demandait si je voulais attraper des pokémons sur son téléphone, puis il m’emmenait aux toilettes, et me baissait le pantalon » racontait notamment l'un des enfants aux policiers lors de l'enquête. Même faits et gestes sur la sœur aînée. Les deux petits ne disaient rien "car ils ne savaient pas que ce n'est pas bien", mais indiquaient qu'un troisième enfant est aussi touché, le fils du voisin.
Le jeune homme au pair stockait également des photos pédopornographiques où les deux enfants étaient dénudés. Un comportement qui rappelle celui d'un animateur d'un centre de loisirs à Toulouse (Matabiau) fin juillet.
À l'audience, l'ancien jeune homme au pair reconnaît rapidement les faits, avouant avoir ressenti ses premières pulsions pédophiles quelques mois plus tôt. Malgré cela, il travaille auprès d'enfants et sévit à plusieurs reprises au sein de cette famille. Il est finalement reconnu coupable, et condamné à cinq ans de prison. Une peine supérieure aux réquisitions du procureur, qui incluait un an de sursis probatoire sur les cinq ans.
Une peine "juste" pour l'avocate de la défense
Le dossier est "particulier, peu courant" reconnaît son avocate, Maître Duedra. "La longueur de la procédure est liée au délai surchargé de la juridiction, pas aux nombres d'actes relevés lors de l'enquête" précise-t-elle, rappelant que son client a reconnu les faits.
Elle juge la peine "juste" même si elle regrette l'absence de sursis probatoire."Faire sortir mon client dans cinq ans sans accompagnement à la sortie, c'est davantage risqué pour la société" estime-t-elle. Ce dernier ne compte pas faire appel de la décision, "souhaitant se projeter sur une autre échéance".
La robe noire assure que son client "va continuer son protocole de soins". Elle espère que les rendez-vous médicaux seront plus fréquents qu'ils ne le sont actuellement. "On lui a donc conseillé d'écrire pour effectuer des demandes de suivi plus régulières. Cela serait bénéfique" pousse l'avocate.
"Un comportement délibéré" pointe l'avocate des victimes
"Ce sont des faits excessivement désagréables" juge quant à elle Maître Marty-Daudibertières, avocate des enfants victimes. Elle aussi considère que "cette peine reflète la gravité des faits", tout en revenant sur leur déroulement. "Les agressions, c'était quasiment tous les mercredis" rapporte-t-elle. "D'autres enfants qui venaient ce jour-là ont aussi été agressés."
Elle souligne que l'individu "a accepté de travailler avec des enfants, et de suivre la famille à Toulouse qui lui faisait confiance" alors qu'il est lui-même conscient de ses pulsions et qu'il "a déjà agressé sexuellement la fille aînée à Nîmes". Un comportement délibéré, "pris en compte dans le jugement" selon son analyse.
En plus de la peine de prison, cet Espagnol a interdiction définitive de séjourner sur le territoire français et de travailler avec des enfants.