La loi "Bien vieillir" permet désormais aux résidents d'Ehpad de garder avec eux leur animal de compagnie. Dans le Lot, à Prayssac, on n'a pas attendu la loi pour lancer l'initiative. L'établissement accueille ceux des résidents, mais aussi du personnel. L'équipe de direction y voit des vertus thérapeutiques.
À L'occasion de la promulgation de la loi "Bien vieillir", qui prévoit, entre autres, d'accueillir son animal de compagnie en Ehpad, coup de projecteur sur une maison de retraite lotoise, qui a déjà mis en pratique cette initiative.
Le dernier compagnon
Macha ne peut pas se passer de loulou. Il l'accompagne partout. Dans sa chambre, le long des couloirs de la maison de retraite, dans ses activités. Loulou ne lâche pas sa maîtresse d'une semelle. Macha souffre de troubles cognitifs et la présence de son petit chien a facilité son adaptation à ce nouvel environnement.
"Ça fait bientôt un an et grâce à Loulou elle a réussi à prendre possession de sa chambre, parce que s''il y avait son chien, c'était l'endroit où elle devait être aussi." raconte Coralie Bruyez, psychologue de l'EHPAD. "L'avantage de l'animal, c'est qu'on n'a pas forcément besoin de mots pour communiquer avec lui, poursuit la psychologue. "Et notamment les personnes qui ont des troubles d'alzheimer, l'animal va faire appel à l'émotion, et l'émotion, on la ressent jusqu'à la fin de ses jours".
Un établissement précurseur
L'EHPAD de Prayssac dans le Lot n'a pas attendu la récente loi "Bien vieillir" pour accepter les animaux de compagnie. Outre Loulou, l'établissement accueille Frimousse, le chat de l'établissement, et Zoé. Cette chienne énergique n'appartient pas à un résident, mais à Lola, une des aides-soignants.
Droit de visite des proches, droit d'accueillir ses animaux de compagnie en Ehpad, renforcement du rôle de la personne de confiance… Focus sur les mesures de la loi "bien vieillir" du 8 avril 2024 relatives aux droits des personnes accueillies en ESSMS.https://t.co/vFPYejHXya pic.twitter.com/c9cJgVWM3B
— Le Media Social (@Lemediasocial) May 3, 2024
"Tout de suite on voit la personne s'apaiser", témoigne Lola Meunier, propriétaire de Zoé et aide-soignante à l'EHPAD. "Il faut le dire que sa présence a des vertus thérapeutiques. L'animal c'est aussi le lien vers l'extérieur car ça leur rappelle leur ancienne maison. Et puis, on a presque tous eu un jour un animal dans nos vies."
Une longue liste d'attente
Pour garder leur animal de compagnie avec eux, les résidents doivent être capables de s'en occuper. Et ce n'est pas le cas de Michèle, l'une des résidentes. "J'ai déjà du mal pour moi", reconnaît l'octogénaire.
"Ce n’est pas que je n’en voudrais pas, mais je pense que je n'assumerais pas." explique-t-elle. Michèle pourra toujours profiter des animaux des autres. Car sur sa liste d'attente, l'EHPAD de Prayssac compte de futurs pensionnaires qui ne se voient pas vieillir sans leur fidèle compagnon.