Depuis plus d’une semaine, la pluie tombe sur le département du Lot. Une bonne nouvelle pour les agriculteurs, inquiets du niveau inhabituellement bas des cours d’eau, à la fin du mois d’avril. Mais ces précipitations vont-elles permettre de sauver le printemps ?
C’est l’un des printemps les plus secs dans le Lot depuis plus d’un demi siècle.
Malgré un niveau de précipitation habituel entre octobre et février, le débit des cours d’eau ne cesse de baisser depuis début avril, pour atteindre un niveau alarmant. Les bassins de la Séoune, du Lemboulas, du Céou, du Bléou, de l’Ourajoux et du Tournefeuille sont particulièrement concernés.
A tel point que dès le premier jour de mai, la préfecture du Lot impose des restrictions de l’usage de l’eau. Il est interdit pour les particuliers d’arroser son jardin, de remplir sa piscine ou encore de laver sa voiture entre 8 h et 20 h. Les agriculteurs n’ont pas non plus le droit d’irriguer ou de remplir les plans d’eau.
50 mm de pluie en deux mois contre 130 habituellement
Durant les mois de mars et avril, il est tombé en moyenne 50 mm de pluie cumulés dans le Lot. C’est très peu pour la période, où les chiffres se situent plutôt autour de 130 mm habituellement.
En décembre et janvier, le Lot a été excédentaire en précipitations, de 80 % en décembre et de 60 % en janvier. Mais en mars avril, on a été déficitaires de 40 %.
Du côté des agriculteurs, les précipitations de ces derniers jours sont bienvenues « On commence a être rassurés avec la pluie qui tombe depuis plus d’une semaine. Mais c’est la sécheresse de l’été qui risque d’arriver ensuite, et ça restera le même problème », explique Laurent Porte, président de la Coordination Rurale du Lot.
Il faudrait pouvoir stocker l’eau de l’hiver pour s’en servir l’été, c’est indispensable. Le gouvernement avait promis des aménagements, mais on attend toujours.
Un mois de mai prometteur
Pour Météo France, il est un peu tôt pour connaître l’impact des précipitations du mois de mai. Mais la pluie de ces derniers jours est ce que l’on appelle une " pluie utile ", une pluie relativement modérée, mais qui s’étend sur plusieurs jours, ce qui est très bénéfique pour l’agriculture.
« Le début du printemps a été catastrophique au niveau des précipitation mais la guerre n’est pas terminée, explique le prévisionniste Thomas Noirot. La tendance est au maintient d’un temps frais avec des passages pluvieux réguliers, jusqu’à la fin du mois de mai ».
On peut donc espérer que les précipitations de mai et juin permettent de rattraper la sécheresse du début du printemps.