La présence d'amiante dans le bitume d'une route départementale a été découverte lors de la réfection d'un giratoire, près de Cahors. Des travaux de désamiantage ont dû être réalisés.
De l’amiante dans les murs, dans les toits, mais aussi dans les routes.
Ce qui était un matériau d’avenir à bas coût pour les constructeurs dans les années 1960 s’est transformé en un véritable scandale de santé publique quelques décennies plus tard.
Une bombe à retardement dont le désamorçage risque de durer encore longtemps.
Le chantier du giratoire de la départementale 820, au sud de Cahors, en est un exemple. Les entrepreneurs ont dû prélever des échantillons au préalable par carottage pour vérifier que la zone était sans danger, conformément à la procédure.
C’est là qu’ils sont tombés sur la pomme empoisonnée. Inoffensif lorsque ce matériau est inerte, l’amiante devient véritablement nocif quand il est volatil.
Les ouvriers du chantier ont dû mettre en place une zone de travail confinée. Equipés de protections adéquates, ils doivent passer par un sas de décontamination, comme des épidémiologues qui travaillent sur des virus mortels.
Trop dangereux de traiter les déchets sur place, les résidus d’amiante sont évacués vers une filière spécialisée dans des sacs fermés.
Un scandale sanitaire sans précédent
L’amiante est un matériau toxique utilisé abondamment comme isolant dans les constructions des années 1960-70. Il a fallu attendre les années 1990 pour que les autorités publiques réalisent l’ampleur du problème.Reconnu depuis comme un scandale sanitaire à échelle industrielle, puis interdit en 1997, les autorités ont régulièrement recours à des chantiers de désamiantage.
Des enrobés bitumineux contenant de l’amiante ont été utilisés massivement pour la construction de routes, en particulier sur les voies à forte fréquentation, péages d’autoroute, parkings, pistes d’aéroport, carrefours.
Ce genre de travaux, même s’ils sont fastidieux et qu’ils demandent des précautions minutieuses pour les ouvriers, n’ont cependant rien d’exceptionnel.
Retrouvez le reportage d'Eric Marlot et Jean-Pierre Jauze :