Le 2 décembre 2020, Morgan Keane 25 ans est tué par un tir de chasse devant sa maison à Calvignac dans le Lot. Deux ans plus tard, un procès va avoir lieu. Un chasseur et le directeur de la battue seront jugés pour homicide involontaire le 17 novembre 2022.
Après la mort de Morgan Keane le 2 décembre 2020 à Calvignac dans le Lot, un procès va bel et bien avoir lieu. Dans un communiqué, le procureur de Cahors indique qu'une audience est fixée au 17 novembre 2022 devant le tribunal correctionnel. Un chasseur et le directeur de la battue aux sangliers à laquelle il participait, comparaitront pour homicide involontaire.
Délit d'homicide involontaire
"Au terme d'une information judiciaire, ayant permis la réalisation d'une reconstitution, de nombreux témoignages et l'étude du schéma départemental de gestion cynégétique, deux personnes ont été mises en examen", détaille Alexandre Rossi, le procureur de la République de Cahors.
Le chasseur, auteur du tir fatal à Morgan Keane, et le directeur de la battue organisée à Calvignac, le 2 décembre 2020, sont donc renvoyés devant le tribunal correctionnel, et non pas devant une cour d'assises. La raison : ils sont poursuivis pour homicide involontaire et non pour meurtre.
Cette version du simple accident de chasse a été contestée par Me Benoit Coussy, l'avocat du jeune frère de Morgan Keane qui s'est constitué partie civile. En vain.
Parties civiles
Le frère de Morgan Keane et la fédération départementale des chasseurs du Lot seront parties civiles dans cette affaire, toujours selon le communiqué d'Alexandre Rossi.
Le chasseur et directeur de la battue risquent une peine de 3 ans d'emprisonnement, 75.000 euros d'amende, ainsi qu'une interdiction de détenir une arme pendant 5 ans ou encore le retrait définitif de permis de chasse.
Le combat continue pour le collectif Un jour un chasseur
Depuis la mort du jeune Lotois, ses amis et proches ne cessent d'agir pour convaincre les politiques de la nécessité de réformer la réglementation concernant les activités de chasse. Souvenez-vous, après une pétition sur le site du Sénat, le collectif Un jour un chasseur a obtenu la création d'une mission parlementaire sur la sécurisation de la chasse. Mais c'est la déception, le 14 septembre : la mission publie son rapport qualifié "d'indécent" par Mila Sanchez, co-fondatrice du collectif.
"Chasser tue (aussi) des humains. En finir avec les violences et les abus des chasseurs", tel est le titre à paraître le 11 octobre 2022. Il s'agit là d'un véritable manifeste du collectif Un jour un chasseur qui souhaite briser "l'omerta liée à la chasse". Le message est clair : outre l'action judiciaire et le procès à venir, il n'est pas question pour les soutiens de Morgan Keane de baisser les bras.