Dans un article, le journal Médiapart raconte des tensions avec des gendarmes autour d'un épouvantail arborant un T-shirt "ACAB" créé par un garçon de 10 ans dans le cadre d'un festival à Lalbenque (Lot).
Les habitants et participants d'un festival à Lalbenque dans le Lot ont eu la surprise de voir débarquer deux gendarmes en uniforme samedi 5 août. Avec une requête surprenante : ils recherchaient un épouvantail et exigeaient qu'il soit retiré de l'espace public, raconte Médiapart dans son article.
Un épouvantail qui crispe
L'épouvantail caricatural en question s'appelle Jean-Yves. Il arbore un jean troué, une crête jaune, des lunettes de soleil sur un visage fait d'une casserole et un grand t-shirt blanc sur lequel est inscrit "ACAB". Un acronyme anglais : " All cops are bastards", qui signifie en français "tous les flics sont des bâtards". Ce slogan a fait son apparition en Angleterre au moment de l'entre-deux-guerres. C'est bien cette inscription sur le T-shirt qui a crispé les gendarmes du village.
Réalisé par un enfant de 10 ans, cet épouvantail a été confectionné à l'occasion d'un festival culturel occitan, au côté de bien d'autres, dans le cadre d'un concours. Mais, c'est bien Jean-Yves, qui a séduit les habitants du village et remporté le concours.
"Un appel à la haine"
Comme l'explique dans un Thread Twitter la journaliste Emma Conquet et bénévole du festival, un peu plus tôt dans la journée, "un homme a prévenu la brigade locale, furax de voir ACAB écrit sur l'épouvantail #delation ".
Lorsque les deux gendarmes arrivent sur le marché ils échangent avec les organisateurs : "c'est un appel à la haine et c'est très grave", disent-ils. Emma Conquet ajoute : "ils nous intimident et nous menacent d'aller plus loin : il y aura une suite".
L'inscription "ACAB" n'a pas été choisie par hasard par le jeune garçon. Dans un tweet, la bénévole du festival ajoute : "c'est un grand lecteur et fan des Vieux Fourneaux". Une bande dessinée qui raconte les aventures de trois septuagénaires. Le slogan est repris à de nombreuses reprises dans la BD aux côtés des personnages. La maire du village intervient auprès des deux gendarmes qui finissent par repartir.