"Un soulagement mais pour combien de temps ?" : des éleveurs pas encore rassurés après l'abattage d'une louve

Le samedi 5 août 2023, une louve a été abattue lors d'une opération de tir de défense à Quissac (Lot). Un soulagement pour les éleveurs qui ont subi une centaine d'attaques depuis un an. Mais les moyens de protection alloués restent insuffisants selon eux.

Pour les éleveurs du Lot, la fin de la prédation d'une louve est un soulagement. Il y a dix jours, samedi 5 août 2023, la bête qui attaquait de nombreux troupeaux de brebis du département a été abattue à Quissac dans le cadre d'une opération de tir de défense autorisée par un arrêté de la préfète du Lot. La présence d'un loup dans ce secteur était une première depuis 100 ans.

Des tests ADN doivent encore confirmer que l'animal était à l'origine de ces prédations. Présente sur le secteur depuis juin 2022, elle rodait partout, selon les éleveurs, en solitaire, sur une zone de 15 kilomètres carrés. Elle aurait été particulièrement prédatrice, avec une centaine d'attaques et environ 300 bêtes tuées depuis un an. "C'est un soulagement pour les gens et les agriculteurs. Il y a eu beaucoup de dégâts. Les gens sont plus tranquilles maintenant" concède Henri Rossignol, un habitant du coin. 

"On ne peut pas être partout"

200 troupeaux de brebis devraient donc être épargnés. Enfin, pour l'instant. "Oui, c'est un soulagement pour quelques semaines, quelques mois, quelques années ? On ne sait pas" avoue - à moitié rassuré - Étienne Fouché, président du syndicat d'élevage ovin du Lot. "Ce n'est pas une fin en soi car la présence du loup est exponentielle. Il peut coloniser de nouveaux départements dont on fait partie" argumente-t-il.

Surtout, il pointe les moyens de protections, loin d'être suffisants selon lui. "Ils ne sont pas efficaces et pas adaptés à des zones comme la notre. Nous travaillons en élevage spécialisé ovin avec 600 brebis en moyenne par éléveur exploitant, répartis en 6 ou 7 lots" décrit Étienne Fouché.

"Une surveillance par l'homme ? On peut pas être partout ! Le chien de protection ? C'est source de problèmes car on n'achète pas un chien comme ça pour protéger. Il faut qu'il s'élève dans son troupeau, et ce n'est pas 100% de réussite" développe-t-il. Surtout, il en faudrait énormément vu le nombre de lots par éleveurs. Autrement dit, c'est impossible.

La colère des défenseurs des loups

L'avis des défenseurs des loups est, bien entendu, différent. L'association Nos Viventia, créée en 2020 par Pierre Rigaux, expert et naturaliste et militant anti-chasse,a récemment partagé une vidéo pour dénoncer la mort de ce loup.

Pour ces militants, la solution n'est pas d'abattre des loups mais de mettre en place des moyens de protection : des clôtures électrifiées adaptées, des bergers et la présence de chiens de protections.

Selon la préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes, en charge du plan national loup 2018-2023, il y aurait 906 individus sur le territoire national. Un chiffre loin de la réalité selon des organisations agricoles et des associations de défense de la nature.

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