Face au manque de personnel et afin de maintenir un service des urgences viable, l’hôpital de Cahors a fait appel à des médecins spécialistes durant l’été. Et après 3 mois d'expérience, le bilan est nettement positif.
Afin de concilier vacances de ses médecins, pénurie de personnel et continuité des soins, le service des urgences de l’hôpital de Cahors a mis en place un nouveau système. Des médecins spécialistes sont venus en renfort à plusieurs reprises remplacer leurs collègues absents.
Une dizaine de médecins en renfort
Ce matin du vendredi 26 août, le docteur Hana Kamel reçoit des patients aux urgences. Cette médecin généraliste est habituellement rattachée au service de pneumologie de l’hôpital de Cahors. En juin, lorsqu’elle a su qu’il manquait du monde, la jeune médecin s’est tout de suite proposée.
Au cours de l’été, son service l’a libéré une demi-douzaine de fois afin qu’elle puisse venir épauler ses collègues. “J’avais une petite appréhension au départ, mais j’avais déjà une expérience aux urgences”, témoigne le docteur Hana Kamel. “Et puis il y a un bon état d’esprit dans ce service. Les soignants, les urgentistes sont là pour nous aider. Forcément, il y a un temps d’adaptation, un rythme et des protocoles différents mais c’est gérable.”
Au total, une dizaine de médecins sont venus en renfort pendant ces trois mois d’été, et le bilan est très positif. “C’est une relation gagnant-gagnant, moi aussi j’y ai gagné”; ajoute la médecin. “J’ai appris beaucoup tout en aidant mes collègues et les patients.”
Cette organisation inédite a permis d’éviter le tri à l’entrée des urgences et d’y accueillir 5 500 patients sur cette période. Le système était sécurisé par la présence constante d’un urgentiste dans le service. “C’est une vraie plus-value d’avoir accueilli des médecins d’autres services”, se réjouit le docteur Thierry Debreux, le chef de pôle de médecine d’urgence à l’hôpital de Cahors. “D’abord, nous avons pu assurer la continuité des soins au sein de l’hôpital, mais en plus, nous avons appris à nous connaître, c’était vraiment intéressant.”
Un dispositif qui pourra être renouvelé
Avec la rentrée, le dispositif va prendre fin. Mais la situation aux urgences de Cahors est toujours délicate : il manque toujours quatre médecins dans ce service. Le directeur de l’établissement n’exclut donc pas de recourir à nouveau à ce système.
“Comme beaucoup d’établissements, nous sommes soumis à une certaine pénurie”, déplore Pierre Nogrette, le directeur du Centre Hospitalier de Cahors. “Dans ce contexte, il est aussi bien que l’on puisse compter sur d’autres ressources, sur des professionnels médicaux formés, motivés et qui sont heureux aussi de varier leur exercice professionnel.”
Face à ce succès, la direction envisage de renouveler l’expérience même quand ce ne sera plus une nécessité afin de renforcer les liens entre les différents services de l’hôpital.