A l'occasion des J.O. de Paris de 2024, la flamme olympique doit traverser plusieurs départements français. Mais cela a un coût. Certains conseils départementaux refusent, à l'image du Lot. D'autres sont prêts à débourser les 180.000 euros réclamés par l'organisation.
La décision n'a pas été facile à prendre. A l'instar d'autres départements français, le Lot n'accueillera pas la flamme olympique. En cause : la somme à débourser. Le comité d'organisation des J.O de Paris 2024 réclame en effet 180.000 euros pour que la flamme traverse ce territoire rural. Pour Christophe Proença, le vice-président du Département en charge de l'Attractivité, du Tourisme et du Sport, c'est un vrai regret : "On aurait aimé participer à la fête, on aurait été fier d'en faire partie car nous sommes très attachés aux valeurs de l'olympisme, mais c'est trop cher. Pour nous, la somme réclamée est excessive au regard des retombées pour les Lotois et le département. On a du faire un choix, on assume".
Et de faire le parallèle avec le Tour de France, même si les deux évènements n'ont pas lieu la même année. Le Lot accueille deux étapes en 2022 (une arrivée d'étape à Cahors le vendredi 22 juillet et un contre-la-montre entre Lacapelle-Marival et Rocamadour le 23 juillet.). "Pour nous, les retombées du Tour de France sont bien plus importantes que le passage de la flamme olympique. Et moins cher, puisque notre participation pour cet évènement est de 130.000 euros environ".
"C'est une occasion ratée. On est un département rural, loin de Paris, cela aurait été un plus pour le rayonnement du Lot. Qu'on soit clair : on n'est pas contre la flamme, c'est juste trop cher" explique l'élu lotois.
Actions dans les collèges
Le Lot va donc participer à sa façon aux JO. de Paris 2024, mais à travers des actions plus localisées. "Nous sommes en train de réfléchir à des actions avec les collèges dont nous avons la charge. On peut envisager des actions sportives, des mini-jeux olympiques. Il y a beaucoup de choses à faire avec les jeunes notamment" explique Christophe Proença, le vice-président du Département en charge de l'Attractivité, du Tourisme et du Sport.
Le comité d'Organisation de Jeux Olympiques Paris 2024, lui, se défend de demander une somme d'argent excessive. Et affirme vouloir partager l'énergie des Jeux avec le plus grand nombre de Français. Il justifie le coût par le fait qu'organiser le parcours de la flamme sur tout le territoire génère des dépenses importantes. Le relais est financé en grande majorité par le comité d'organisation et ses partenaires. Il faut payer la logistique, la signalétique sur le parcours, s'occuper des relayeurs et financer des animations. Tony Estanguet s'est expliqué chez nos confrères du journal "L'Equipe" et a tenté de désamorcer la polémique : "On n'est pas dans une logique de gagner de l'argent », explique le Président de 2024. "C'est une participation au coût car les coûts qui sont générés par ce parcours du relais de la flamme sur trois mois sont beaucoup plus importants que la contribution qui est demandée aux départements. (...) Le prix n'a pas été fixé par Paris 2024 mais on a associé les associations d'élus et ces derniers ont trouvé que c'était un prix accessible à l'ensemble des territoires", détaille-t-il auprès de nos confrères.
L'Aveyron, candidate au passage de la flamme olympique
Le Lot n'est pas le seul territoire à grincer des dents. A ce jour, une petite dizaine de départements a refusé de payer la somme demandée par le Comité d'Organisation des Jeux Olympiques Paris 2024. C'est le cas notamment de l'Orne, de la Creuse, la Loire-Atlantique, de la Haute-Vienne, des Côtes d'Armor ou encore du Lot-et-Garonne.
Mais d'autres collectivités sont prêtes à casser la tirelire pour voir la flamme olympique dans leur département. C'est le cas de l'Aveyron par exemple. Evelyne Douls est la présidente du Comité départemental olympique de ce territoire rural. "Le département a acté le principe du passage de la flamme olympique dans notre territoire. Nous sommes très satisfaits de cette décision. C'est symbolique pour nous" explique t-elle. à noter que l'Aveyron a obtenu le label "Terre de jeux" .
"Susciter des vocations pour le sport"
Pour Evelyne Douls, les retombées seront importantes : "Cela aura un impact au niveau touristique bien-sûr, mais aussi sur les jeunes. Le passage de la flamme peut susciter des vocations, en terme de pratique, pour les clubs du département. Il y aura une dynamique, des activités autour de ce passage. Cela va bien au-delà de l'olympisme", explique la présidente du Comité départemental olympique de l'Aveyron. Quant aux 180.000 euros à débourser, elle ne semble pas s'en offusquer : "Tout a un prix. Je pense que c'est un formidable moyen de faire participer la population à cet évènement mondial. Pour moi, le coût en vaut la peine".
"Un évènement exceptionnel"
Un avis que partage Line Malric, la vice-présidente du département de la Haute-Garonne, chargée du sport et du sport-santé. "C'est un évènement exceptionnel qui ne se reproduira pas de si vite" explique t-elle. "Ça sera l'occasion pour nous de faire rayonner le sport et ses valeurs sur l'ensemble du territoire de notre département" rajoute t-elle. Comme chaque département français, la Haute-Garonne va consacrer une journée au passage de la flamme olympique, dans les trois mois qui précèdent les J.O 2024 de Paris. Quant au prix, l'élue admet que c'est très cher. "Tout ce qui est rare est cher, c'est ainsi" se justifie t-elle. Pour l'instant le département a posé sa candidature, mais attend encore la réponse du Comité d'organisation. Si elle est positive - et elle devrait l'être - la décision d'accueillir le passage de la flamme olympique en Haute-Garonne, sera soumis à un vote de l'assemblée départementale.
D'autres départements d'Occitanie sont volontaires pour accueillir la flamme. C'est le cas du Tarn et de l'Aude. Quant à l'Ariège, les Hautes-Pyrénées et le Tarn-et-Garonne, aucune décision n'est prise pour l'heure.