Guillaume Lambert, directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 et aujourd'hui préfet de la Lozère, est mis en examen dans l'affaire Bygmalion, concernant un vaste système de fausses factures durant la dernière campagne présidentielle de l'UMP.
Trois hauts responsables de la campagne présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy ont été présentés, vendredi 3 avril, aux juges d'instruction en vue d'éventuelles mises en examen dans l'enquête sur un vaste système de fausses factures durant cette présidentielle.
Premiers à passer dans le bureau des juges, le député UMP Philippe Briand, qui était trésorier de la campagne, et un avocat du parti, Philippe Blanchetier, lui aussi impliqué dans son suivi financier, ont été mis en examen pour usage de faux, escroquerie, recel d'abus de confiance et complicité de financement illégal de campagne électorale.
Tous deux avaient été placés en garde à vue, mercredi 1er avril, avec Guillaume Lambert, directeur de la campagne et aujourd'hui préfet de la Lozère. Ce dernier est également mis en examen, comme quatre anciens cadres de Bygmalion et trois ex-cadres de l'UMP à l'automne dernier. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a d'ores et déjà proposé au président de la République François Hollande de le démettre de ses fonctions. Sa suspension de sa qualité de préfet de la Lozère dépendra du ministère de la Justice et de son placement éventuel sous contrôle judiciaire.
Le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en question
Guillaume Lambert, Philippe Briand et Philippe Blanchetier ont été déférés vendredi 3 avril au matin au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris après 48 heures de garde à vue. Les enquêteurs ont la conviction qu'un système de fausses factures a été mis en place pour que l'UMP prenne en charge environ 18,5 millions d'euros de dépenses de la campagne de Nicolas Sarkozy.L'objectif de la fraude aurait été d'empêcher que ces frais de meetings ne soient inscrits au budget de campagne et n'explosent le plafond autorisé de 22,5 millions d'euros, qui a finalement quand même été dépassé.
Guillaume Lambert a déjà affirmé qu'il n'avait jamais été question pour lui de fausses factures ni d'un maquillage des comptes. Signataire du compte de campagne, Philippe Briand avait également assuré n'avoir fait "que du propre".
L'instruction est ouverte pour faux, abus de confiance et tentative d'escroquerie. Elle a été étendue au délit de financement illégal de campagne électorale.