Le GRIMP, le Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieux périlleux organise des stages de formation.
Lozère : pompiers en formation extrème
Depuis 1993, ils sont chaque année quelque 200 pompiers venus de toute la France mais aussi d'une vingtaine de pays dans cette sous-préfecture champêtre de 2.000 âmes, pour être formés comme équipiers ou, à l'image de cette promotion de septembre, comme chef d'unité (un chef et quatre équipiers).
Depuis 1993, ils sont chaque année quelque 200 pompiers venus de toute la France mais aussi d'une vingtaine de pays dans cette sous-préfecture champêtre de 2.000 âmes, pour être formés comme équipiers ou, à l'image de cette promotion de septembre, comme chef d'unité (un chef et quatre équipiers).
Casque sur la tête, mousquetons à la ceinture et cordes sur les épaules, dix-huit pompiers ont commencé lundi à Florac un stage aux techniques du GRIMP, le Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieux périlleux.
Pendant longtemps, les sauveteurs pratiquant à titre de loisir l'escalade ou la spéléologie suffisaient à assurer les interventions nécessaires en montagne ou dans les gouffres. Les cas les plus fréquents consistaient à remonter des blessés d'une voiture tombée dans un ravin.
Mais dans les années 1980, Nicolas Hulot avec son émission Ushuaïa a donné des idées aux amateurs de nature: l'alpinisme, le canyoning ou la spéléo, longtemps réservés à des initiés, sont devenus à la mode. "Et les besoins de secours ont explosé", explique le patron du centre, le commandant Frédéric Robert.
L'idée d'harmoniser et de former ses collègues aux techniques les plus pointues est venue d'un Floracois, le commandant Pierre Serrano. Avec l'avantage à Florac d'avoir toutes les configurations possibles: gouffres, ravins, falaises et roches en granit, schiste ou calcaire.
C'est donc dans ce décor bucolique des Cévennes que le GRIMP est né. Depuis, il s'est étendu: il est présent partout en France sauf en Mayenne, dans l'Orne et à Mayotte, regroupe 3.000 hommes et femmes pour environ 4.500 opérations annuelles.
"Il y a toutes sortes d'interventions et pas nécessairement en montagne", témoigne Bih-duc Tran Van Chau, 34 ans, pompier à Poitiers. "On a sorti une personne âgée par une fenêtre parce qu'il était impossible de la faire passer ailleurs", se souvient cet élève.
Un record à 400 kg
"En Ile de France, il y a environ une intervention par semaine qui concerne une victime dont la corpulence ne permet pas de la faire passer par la porte", précise le commandant Robert. Et de citer plusieurs cas en France à plus de 250 kg et même celui d'une femme de 400 kg. Un record !
Sur un pont désaffecté, au-dessus de la Mimente, un pittoresque affluent du Tarn, les exercices se multiplient. Jusqu'à six par jour. Mercredi, il s'agissait de remonter un brancard le long d'un mur d'une quinzaine de mètres, à l'aide d'une "Suédoise", une sorte de potence en aluminium avec des poulies.
A chaque entraînement, les formateurs jugent uniquement la façon de commander.
"Il faut être clair, précis. C'est très dur", constate Félix Isidore. Pompier depuis 1987, ce Guyanais de 47 ans a été formé comme équipier en 1997 mais recalé une première fois comme chef d'unité en 2008.
Appréciée parce qu'elle préconise l'emploi de matériels moins lourds que sa concurrente anglo-saxone, la méthode française de secours attire les pompiers du monde entier: Emirats Arabes Unis, Chili, Mexique, Bolivie, Algérie, Portugal.
Sur ce stage de rentrée, ils sont six Slovènes. "Mon ambition est de ramener de l'expérience. Dans mon pays, nous avons besoin de progresser, de créer des synergies dans les moyens de secours", explique Marko Zeibelnik, 35 ans, en poste à côté
de Ljubljana.
Ce centre de Florac où sont passés 2.500 pompiers, intéresse aussi les entreprises de travaux en hauteur. Et même l'administration pénitentiaire, qui a signé un partenariat destiné à former des unités spécialisées pour déloger les détenus qui occuperaient les toits ou s'accrocheraient aux barreaux des cellules.