Le projet de loi Santé est débattu en ce moment à l’Assemblée nationale. Son volet consacré à la lutte contre les déserts médicaux est suivi de près en Lozère. Le département recherche encore et toujours des solutions pour attirer les médecins. Le docteur François cherche un assistant depuis 4 ans.
Le docteur Patrice François est un médecin de campagne.
Installé au coeur de la Margeride, il soigne les 3 000 habitants de ce bassin de population.
Une patientèle bien trop nombreuse pour l'unique généraliste du coin qui cherche à partager le travail. Sans succès depuis 4 ans.
ça devient difficile pour moi. J'ai 64 ans, les journées sont longues et puis je ne suis pas convaincu que les patients, compte tenu du nombre, soient dans les meilleures conditions possibles de traitement, je suis obligé de faire des ordonnances à 6 mois.
Fin du numérus clausus et statut mixte pour lutter contre les déserts médicaux ?
Lutter contre les déserts médicaux comme celui de la Lozère, c'est l'objectif affiché de la nouvelle loi santé débattue à l'Assemblée nationale.Parmi les solutions proposées, un statut mixte pour permettre au médecin de partager son temps de travail entre son cabinet et l'hôpital.
Une solution en laquelle le docteur Patrice François croit beaucoup.
Le médecin n'aurait pas son temps plein sur Grandrieu, sur cet endroit isolé. Il peut aussi apporter une compétence hospitalière à la médecine générale et ne pas être "prisonnier" d'une médecine ambulatoire qui est très chronophage.
Autre mesure phare du projet de loi : la fin du numerus clausus.
Le docteur François l'approuve même s'il n'est pas sûr que cette mesure lutte vraiment contre la désertification médicale.
Plus de médecins en France ne se traduit pas mécaniquement par plus de médecin à Grandrieu.
Reportage d'Ophélie Le Pivert et Yannick Le Teurnier :