La laine, longtemps négligée, ferait l’objet d’un regain d'intérêt chez certains éleveurs des Cévennes. Cette matière première peut offrir des perspectives économiques intéressantes en Lozère. Le Parc national des Cévennes fait la promotion de cette filière par des concours de vétements.
Belle histoire en Lozère : celle d'une bergère qui file et tricote la laine de ses moutons.
Passionnée par cette fibre naturelle, elle vend ses créations dans son atelier. L'un de ses gilets a même remporté le premier prix d'un concours destiné à mettre en valeur la laine raïole, une laine locale, produite par une trentaine d'éleveurs du département.
Une quinzaine de créations textiles à base de laine est exposée jusqu'au 1er mai au centre national des Cévennes.
Une filière à valoriser
Depuis deux ans, le parc national des Cévennes accompagne les projets de valorisation de la laine sur le territoire en apportant un soutien aux porteurs de projet.Un état des lieux historique et actuel de la filière laine a été dressé sur le territoire.
A la demande des éleveurs, un travail de recherche va être mené pour étudier les qualités de la laine Raïole en vue de proposer des pistes d’amélioration lainière.
La laine, toute une histoire
La présence d’ovins domestiqués est attestée en Languedoc depuis le début du Néolithique (5 700 av. J.-C.) et on retrouve des traces de filage et de tissage à partir de 4 500 av. J.-C.
Au Moyen Âge, la main-d’œuvre abondante dans une région dominée par l’élevage ovin a encouragé le développement de la draperie.
Le cadis, drap de laine traditionnel servant à l’habillement local, est la plus ancienne étoffe fabriquée dans le Massif central.
L’activité drapière ou cadisserie se caractérisait par l’absence de corps de métier spécialisé : les paysans fabriquaient et vendaient eux-mêmes leurs étoffes.
Le mouton, animal rustique et peu exigeant, jouait alors un rôle majeur dans la subsistance des familles paysannes, autant pour la fumure que pour sa laine, d’où son surnom de « bête à laine » adopté dans tous les documents d’époque.
La production de viande ne constituait qu’un produit secondaire (au début du XVIIIe siècle, le prix de la laine était cinq fois supérieur à celui de la viande !).
L’artisanat lainier a longtemps représenté l’économie principale du Massif central.
La demande en « draps de pays » était telle que les paysans s’approvisionnaient en laine dans les régions voisines (Auvergne, Provence) et à l’étranger (Espagne, Afrique du nord), notamment pour répondre aux besoins des nombreuses communautés religieuses de France et d’Europe.
Finalement, l’activité lainière locale a décliné du fait de la concurrence internationale et de l’arrivée des engrais de synthèse et des fibres synthétiques.
Source : Parc national des Cévennes