Face à la lenteur du processus de reconnaissance de calamité agricole, le Département de la Lozère et la Région Occitanie débloquent 80 000 euros d'aides d'urgence pour les agriculteurs victimes de l'épisode de grêle du samedi 15 juin.
L'épisode de grêle du 15 juin dernier n'a pas épargné les agriculteurs en Lozère. Certains exploitants agricoles ont perdu entre 40% et 80% de leur production de céréales et d'herbes, et pourraient se trouver en grande difficulté pour nourrir leurs bêtes, l'hiver prochain.Dans ce contexte, Sophie Pantel, la Présidente du Département, et Carole Delga, la Présidente de la Région Occitanie, ont annoncé dans un communiqué, ce mercredi 26 juin, une enveloppe d'aides d'urgence de 80.000 € pour soutenir les agriculteurs d'une quinzaine de communes de Lozère, de Saint-Amans jusqu’à La Canourgue en passant par Goudard, au Nord-Ouest de Mende.
Ce coup de pouce financier intervient alors que les agriculteurs victimes des violents orages de grêle vont manquer de céréales, de paille et de foin dès cet été. L'aide en question vise en effet à soulager ces exploitants agricoles en attendant la fin des processus de demande de reconnaissance d’une calamité agricole, souvent longs et laborieux.
Vendredi dernier, après une visite sur une exploitation touchée par la grêle organisée par la Chambre d'Agriculture en présence de Madame la Préfète de la Lozère, Christine Wils-Morel, et du Directeur départemental des Territoires, il est apparu que les agriculteurs ne pouvaient pas attendre les indemnisations suite au déclenchement des procédures de calamité agricole et à l'inscription du département en catastrophe naturelle.
- Sophie Pantel, Présidente du Département de la Lozère
Adrien Pauc, éleveur à Goudard, fait partie des sinistrés. Ses cultures fourragères et céréalières ont été décimées par un orage de 15 minutes et 10 centimètres de grêle. Ses parcelles ont, en grande partie, pourri.
Sur une parcelle comme ça, on en a perdu les trois-quarts. Il reste un quart de qualité moindre pour les animaux. On voit que l’herbe est en train de pourrir, donc il faut vite récolter le fourrage.
- Adrien Pauc, agriculteur en Lozère
La plupart des agriculteurs sont contraints d'attendre le passage des experts pour évaluer leur situation, et ne peuvent récupérer leur récolte, en grande partie détruite. Adrien doit pourtant remplir les granges pour nourrir les bêtes l'hiver prochain.
Pour les communes sinistrées qui devront se fournir en région parisienne en paille et foin, le coût d'achat et de transport devrait avoisiner les 100.000€. L'aide de 80.000€ est donc "une respiration", selon l'éleveur, en attendant le dispositif d'aide de la préfecture, qui n'interviendra pas avant la fin de l'année.On va devoir racheter des céréales, car elles ont été broyées par la grêle, de la paille, et du fourrage pour les communes sinistrées. L’hiver prochain va être très compliqué, car on sort d’une année de sécheresse. Les stocks étaient finis, on comptait sur cette année pour refaire les stocks de fourrage, donc ça va être très difficile...
- Adrien Pauc