La Lozère pointée du doigt par la ministre des transports. Elisabeth Borne s'exprimant sur les routes a parlé d'un vrai sentiment d'injustice dans les villes moyennes et c'est la Lozère qui est mise en avant avec la promesse non tenue depuis 20 ans d'une mise en 2X2 voies de la RN 88.
"En Lozère, Édouard Balladur, alors Premier ministre, avait déjà promis la mise en 2x2 voies de la RN 88. Plus de vingt ans après, rien n'a avancé" a regretté la ministre des Transports.
Interrogée hier par l'hebdomadaire Le Moniteur, Elisabeth Borne a promis un plan de désenclavement d'une vingtaine d'axes en France, pour une enveloppe de 1 milliard d'euros sur 10 ans. Et c'est donc la Lozère qui est citée en mauvais exemple par la ministre des Transports. ce qui laisse espérer que cette manne ira en partie au désenclavement de ce département oublié des politiques d'aménagement du territoire depuis si longtemps.
Localement, les élus mais aussi de nombreuses associations réclament l'élargissement de la Nationale 88 depuis longtemps. Cette route qui relie Toulouse à Lyon, traverse 8 départements (Haute Garonne, Tarn, Aveyron, Lozère, Ardèche, Haute Loire, Loire et Rhône) et participe au désenclavement de nombreux territoires ruraux. Elle dessert notamment les villes d' Albi, Rodez, Mende, Langogne, Le Puy-en-Velay et Saint-Etienne.
"Un vrai sentiment d'injustice" dans les villes moyennes
A quelques jours de la présentation de la loi mobilités, la ministre des Transports a souligné mercredi qu'il existait "un vrai sentiment d'injustice" en France dans les villes moyennes "délaissées ou oubliées" par les réseaux routiers.
"De Castres à Aurillac, il existe un vrai sentiment d'injustice....Tellement de promesses (aménagements d'itinéraire, contournements...) ont été faites et n'ont pas été tenues par le passé, repoussées de contrat de plan en contrat de plan" a poursuivi Elisabeth Borne.
Un nouveau plan de désenclavement
Ce n'est pas le premier... espérons que celui-ci soit suivi d'effets pour les territoires ruraux, et notamment en Lozère. Au total, ce plan doit permettre d'améliorer une vingtaine d'axes, avec une enveloppe de 1 milliard sur dix ans.
Plus globalement, l'enveloppe dédiée aux infrastructures de transport atteindrait 13,4 milliards d'euros sur la période 2018-2022, contre 9,2 milliards dépensés en 2013-2017.
Dans le détail, 51% iront au rail (hors budget de régénération du réseau), 38% à la route, 6% au fluvial et aux ports, et 5% aux autres modes de transport.
L'État dépenserait ensuite 14,3 milliards d'euros sur la période 2023-2027.
L'idée du gouvernement est d'arrêter une programmation chiffrée de ces investissements, qui sera intégrée à la future loi d'orientation des mobilités (LOM). Actuellement examiné par le Conseil d'État, le projet de loi sur les mobilités doit être présenté fin novembre en Conseil des ministres et au début de l'année prochaine au Parlement.