Le collectif contre l'homophobie, association de Montpellier, a dénoncé mercredi des propos "abjects" tenus par le maire de Sète, qui a évoqué, lors d'une conférence de presse, des "gays femelles".
"Même si j'ai beaucoup d'amis gays et que j'ai accouché des gays femelles, je ne vois pas ce que ça apporte sinon une couverture sociale. Mes adjoints le feront à ma place", avait dit mardi à propos du mariage homosexuel François Commeinhes, maire (UMP) de Sète, des propos dont le quotidien régional Midi-Libre s'est fait l'écho mercredi.
Des Sétois, "particulièrement choqués par le propos animalier de leur maire", gynécologue de profession, ont alerté le CCH, lit-on dans le communiqué.
Que François Commeinhes soit opposé au mariage homosexuel, l'association lui en reconnaît le droit mais "qu'il utilise le mot +femelles+ pour parler des femmes homosexuelles, cela témoigne du mépris qu'ils portent aux homosexuels qu'il semble considérer comme des animaux", affirme le CCH.
"Nous lui demandons de retirer ces propos abjects et de présenter des excuses à toutes et tous ceux qu'il a offensés", affirme l'association, qui s'inquiète
par ailleurs "depuis quelques semaines de la multiplication des propos infâmants proférés par des élus de droite pour justifier leur opposition" au mariage homosexuel.
C'est pourquoi le CCH demande "solennellement" à Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, de "condamner ces propos et de rappeler ses troupes à l'ordre".
Contacté par l'AFP, M. Commeinhes a affirmé qu'en tant que gynécologue, il connaissait "la question" et que ce n'était pas des journalistes qui allaient "(lui) apprendre à différencier des gamètes mâles des femelles".
Les excuses de François Commeinhes
"Je présente mes regrets à l’ensemble des personnes que j’ai pu heurter en utilisant des termes un peu abrupts dans le cadre d’une question qui m’a été posée sur le mariage gay à l’occasion du point presse." Extrait d'un communiqué du maire de Sète daté de jeudi matin.
Des associations de défense des homosexuels se sont émues jeudi des propos du maire UMP de Sète (Hérault), François Commeinhes, qui a évoqué, lors d'une conférence de presse, des "gays femelles" en faisant allusion aux lesbiennes.
"Ce sont des propos complètement choquants qu'il faut condamner et dénoncer, qui n'ont rien à faire dans le débat", s'est indigné auprès de l'AFP Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).
François Commeinhes avait déclaré à propos du mariage pour tous: "même si j'ai beaucoup d'amis gays et que j'ai accouché des gays femelles, je ne vois pas ce que ça apporte sinon une couverture sociale".
Des propos qui ont hérissé M. Gougain, estimant que "ce maire ne se rend pas compte du vide juridique qui fait qu'aujourd'hui il y a des familles homoparentales, des couples, des enfants de ces familles, qui sont mis en marge de la société qui ne sont pas pleinement reconnus, sécurisés".
A travers ces propos "injurieux, qui ne sont pas respectueux vis-à-vis des femmes et des lesbiennes, elles sont victimes d'abord du machisme, ensuite de leur orientation sexuelle", a dit à l'AFP Stéphane Corbin, de la Fédération LGBT.
Dans un communiqué, la présidente de GayLib (UMP) Catherine Michaud condamne pour sa part "des propos qui sont en fait homophobes, misogynes, et d'une bêtise profonde".
"M. le maire confond-il les femmes et les animaux?", s'est-elle interrogée, invitant le Conseil de l'ordre des médecins à le condamner "pour discrimination".
Contacté par l'AFP, M. Commeinhes avait affirmé mercredi soir qu'en tant que gynécologue, il connaissait "la question" et que ce n'était pas des journalistes qui allaient "(lui) apprendre à différencier des gamètes mâles des femelles".