Le recours en cassation a été déposé ce mardi devant le tribunal de Toulouse par l'avocat de Laurent Dejean. Il doit encore être motivé pour devenir un pourvoi. Cette décision juridique est dans la droite ligne de la défense et de l'accusé qui a toujours nié sa culpabilité et le meurtre.
L'avocat de Laurent Dejean vient de déposer une demande de pourvoi en cassation. Son client entend faire reconnaitre son innocence dans l'affaire du meurtre de Patricia Bouchon. Condamné par la cour d'assises de la Haute-Garonne en mars 2019 puis en appel, il y a 4 jours, à Albi, à 20 ans de réclusion criminelle, Laurent Dejean nie toujours être l'auteur de cet homicide.
La cassation est la dernière voie de recours pour contester une décision de justice qu'un accusé condamné estime contraire à la loi ou lorsque la procédure n'a pas été respectée. C'est le dernier recours possible dans une affaire judiciaire.
Ce recours doit désormais être motivé. La défense fera valoir "la présomption de culpabilité" à l'égard de Laurent Dejean. L'avocat, Me Karim Chebbani, dénonce toujours "la construction d'un coupable factice" depuis le début de l'enquête.
20 ans de réclusion en appel devant les assises du Tarn
La cour d'assises d'appel du Tarn a condamné vendredi dernier Laurent Dejean à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Patricia Bouchon, une joggeuse de 49 ans, une peine identique à celle prononcée à Toulouse en 2019. Les jurés ont assorti cette peine d'un suivi socio judiciaire de 20 ans.
"On pouvait pas attendre mieux, un suivi "médical" pendant 20 ans. Ca recommencera pas", s'est exclamée soulagée la fille de la victime Carlyne Bouchon.
Contrairement au premier procès où l'avocat général avait requis l'acquittement, considérant que les preuves manquaient pour condamner, la représentante du ministère public, Chantal Firmigier-Michel, avait réclamé 20 ans de réclusion contre cet homme de 42 ans qui n'a cessé de clamer son innocence.
Le meurtre de Patricia Bouchon à Bouloc en 2011
Le 14 février 2011 à Bouloc, près de Toulouse, Patricia Bouchon n'est pas revenue de son jogging matinal. Son corps a été retrouvé un mois et demi plus tard au bord d'une route, dissimulé dans une conduite d'eau, le crâne enfoncé.
Les experts ont diagnostiqué chez Laurent Dejean une schizophrénie paranoïde.
"Si je n'étais pas convaincue de votre culpabilité, je serais la première à vous défendre", a lancé à l'accusé la fille de la victime.
Cinq jours après la disparition, un témoin s'était présenté aux enquêteurs. Il avait déclaré que quelques secondes après avoir croisé une joggeuse, il avait failli emboutir une Clio stationnée à contre sens, tous feux éteints, dans laquelle se trouvait un homme barbu. Un portrait-robot du suspect avait été réalisé à partir de ce témoignage et plusieurs personnes, dont son ex-compagne, avaient affirmé reconnaître Laurent Dejean.
