Montauban, Gaillac, Mazamet, Rodez, les maires au secours du petit commerce menacé par le confinement

Les maires de plusieurs villes de la région ont pris des arrêtés pour maintenir ouverts les commerces non alimentaires. Plusieurs préfectures ont déjà déclaré ces décisions illégales. Les élus disent vouloir une égalité de traitement.

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Les maires sont de plus en plus nombreux à prendre des mesures pour aider les petits commerces qui risquent de ne pas se remettre d'une nouvelle période de confinement. Des élus ont pris des arrêtés municipaux pour maintenir l'ouverture des commerces non alimentaires. C'est le cas notamment de la maire de Montauban, Brigitte Barèges (LR).

Le maire de Rodez (DVC) a également pris un arrêté permettant aux magasins de la ville de rester ouverts dès ce samedi après-midi.

Un décret "injuste" selon les élus

"Pourquoi on peut acheter des chaussures dans les grandes surfaces et pas dans les petits commerces", interroge Christian Teyssèdre ? "Gifi à Rodez a rouvert parce qu'ils vendent des bonbons. Le décret n'est pas juste. Il crée une injustice vis à vis de la population. Bien sûr il a été pris pour protéger les citoyens et je l'accepte mais ce que l'on conteste c'est l'illégalité de traitement par rapport aux petits commerces".
 

Avec les élus nous pensons que la population est mieux protégée dans les petits commerces où ne rentrent que deux personnes à la fois que dans les grandes surfaces où il y a plein de monde.

Christian Teyssèdre, maire de Rodez


A Rodez, la responsable d'un magasin de vêtement pour enfant dans le centre ville ne veut pas prendre de risque et restera fermée malgré l'arrêté municipal. "Il y a une maladie qui circule, moi je respecte la décision du gouvernement", dit-elle. Elle reste persuadée que de toutes les façons les gens vont rester confinés. "C'est sûr, reconnait-elle, on est à deux mois des fêtes mais faut juste espérer que l'on puisse rouvrir en décembre. D'ailleurs elle se prépare, convaincue que l'annonce de la réouverture sera aussi soudaine que celle de la femeture.

De nombreuses préfectures ont déjà réagi face à ces arrêtés municipaux. La préfecture de l'Aveyron rappelle comme la préfecture du Tarn-et-Garonne que ces arrêtés sont illégaux et que les commerçants qui seraient tentés d'ouvrir s'exposent à des sanctions.
 
"Celui qui peut dire que cet arrêté est illégal c'est le président du tribunal administratif ", répond le maire de Rodez.
"On essaye de montrer au gouvernement-et pourtant je suis favorable au gouvernement-qu'il faut modifier les choses".
 

Les consommateurs appelés à rester solidaires du petit commerce

Christian Teyssèdre craint également que les consommateurs prennent de "mauvaises" habitudes après plusieurs semaines de confinement et de fermeture des commerces de proximité. "Les gens vont prendre l'habitude d'acheter sur des plateformes en ligne ou dans des grandes surfaces, dit-il. Les petits commerces font la vie, c'est l'humanité de notre cité."

A Gaillac dans le Tarn, la maire (DVD) veut elle aussi soutenir le commerce local mais avec son équipe elle affirme vouloir trouver une solution dans le cadre de la loi.
"Les nouvelles mesures restrictives annoncées par le gouvernement viennent toucher de plein fouet le commerce local qui vit, à juste titre, cette fermeture brutale comme une injustice", dit elle dans un communiqué.
Martine Souquet précise avoir "sollicité les maires des principales villes de l’agglomération afin d’envisager une action collective auprès du gouvernement". Il s'agit de demander "une parfaite équité entre les différents commerces, ne permettant pas aux uns de vendre ce que l’on interdit aux autres".

La ville tarnaise va de nouveau assurer un relai des services de commande/livraison proposés par les commerçants gaillacois. 
Enfin la maire demande aussi aux habitants d'être solidaires. "Les gaillacois aiment leur commerce, j’ai toute confiance en leur mobilisation, je les invite à ne pas céder à la précipitation et à la tentation de la commande en ligne qui fragilisera encore plus nos commerces, nos commerçants sont là, pour qu’ils le restent faisons aussi l’effort de consommer local", conclue-t-elle.

Redéfinir les biens essentiels

Dans une autre ville du Tarn, à Mazamet, le maire (DVD) envisage lui de proposer dans un arrêté une autre définition des biens essentiels. Le gouvernement a listé les commerces autorisés à rester ouverts pendant le confinement, il s'agit essentiellement des commerces alimentaires. "Mais les gens doivent être bien habillés pour un entretien d'embauche", explique Olivier Fabre. "Il faut aussi du mobilier pour le télétravail, des ouvrages pour les scolaires".
Il ne veut pas d'affrontement avec le gouvernement mais il doute de la pertinence d'une mesure empêchant les petits commerçants de travailler. "Qui peut prétendre que fermer des commerces qui accueillent 1 ou 2 clients à la fois aura une quelconque influence sur l'épidémie et les conditions de travail des soignants et des médecins, demande-t-il ?"

Les élus sont de plus en plus nombreux un peu partout en France à prendre des arrêtés municipaux pour protéger les petits commerces. Les chambres françaises de commerce et l'une des principales fédérations de commerçants (le Conseil Du Commerce de France) ont demandé samedi aux autorités d'accepter une ouverture sur rendez-vous de tous les petits commerces, actuellement contraints à la fermeture s'ils ne sont pas jugés essentiels. Le gouvernement n'a pas encore réagi. 
 
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