Le tribunal correctionnel de Nîmes a renvoyé vendredi au 1er juillet le procès pour détournements de fonds publics et recel visant deux ex-ministres socialistes, Gilbert Baumet, 73 ans, et Roland Dumas, 93 ans. L'ancien maire de Pont-St Esprit a été hospitalisé quelques jours avant l'audience.
Gilbert Baumet, 73 ans, et Roland Dumas, 93 ans accusés de détournements de fonds publics et recel n'étaient pas présents à l'audience du tribunal correctionnel de Nîmes.
L'avocat de M. Baumet, Benoît Chabert, a demandé ce renvoi en mettant en avant l'hospitalisation pour "un trouble gastrique sévère" de l'ex-ministre délégué au Commerce du gouvernement Bérégovoy, qui fut maire de Pont-Saint-Esprit dans le Gard de 1971 à 2011. "Il est alité mais tient à répondre aux questions de ses juges", a affirmé l'avocat.
La justice l'impressionne
"Il n'y a pas de doute sur le fait que Monsieur Baumet est alité", a rétorqué François Schneider pour le ministère public. "La justice est visiblement quelque chose qui l'impressionne mais il faudra juger cette affaire un jour ou l'autre", a-t-il martelé.
"Le tribunal souhaite que cette affaire puisse effectivement être jugée" le 1er juillet, a renchéri la présidente Françoise Carracha.
Un premier volet de cette affaire porte sur une étude sur la vidéosurveillance et un système de lecture automatique de plaques d'immatriculation, commandée à M. Dumas par M. Baumet à l'époque où il était maire de Pont-Saint-Esprit.
La justice suspecte que cette étude, facturée 8.300 euros, ait en réalité servi à payer une partie des honoraires d'avocat de Roland Dumas. L'ancien président du Conseil constitutionnel et ministre des Affaires étrangères avait défendu M. Baumet dans une affaire de malversations, liée à la gestion du comité du tourisme spiripontain, jugée en 2006.
Dans un second volet, M. Baumet doit également être jugé pour favoritisme concernant plusieurs marchés qu'il aurait passés sans appel d'offres en tant que maire. M. Baumet, également ancien député, ex-sénateur et ancien président du Conseil général du Gard, a toujours nié les accusations dans les deux volets qui ont été renvoyés au 1er juillet.