L'organisme public qui gère les déchets en Corse, le Syvadec, a annoncé avoir retenu 2 offres pour le traitement sur le continent des ordures de l'île de Beauté, où la question est source de crises récurrentes. 43.000 tonnes pourraient être traitées à Nîmes, Perpignan et Toulouse.
Ces deux offres portent sur quatre sites différents, précise le Syvadec dans un communiqué :
- au Vigeant en Poitou-Charentes (Séché Environnement), pour 40.000 tonnes par an
- à Nîmes (Veolia) pour 8.000 tonnes par an
- à Toulouse (Veolia) pour 20.000 tonnes par an
- à Perpignan (TIRU) pour 15.000 tonnes par an
Le prix moyen de traitement de ces offres s'établit à "108 euros hors taxe la tonne, hors coût de mise en balle et de transport", précise-t-il.
"Les dossiers sont maintenant transmis à la Collectivité de Corse et à l'Etat pour la suite de la procédure administrative avec les territoires susceptibles d'accueillir ces déchets", poursuit l'organisme.
Reste à définir "les tonnages à traiter chaque année hors de Corse" et "le marché de transport vers les sites de traitements retenus" avant de pouvoir étudier "le cofinancement des surcoûts" que cette exportation va générer, ajoute-t-il encore.
Depuis le 20 août, l'un des deux seuls centres d'enfouissement des déchets en Corse, situé à Prunelli en Haute-Corse, est partiellement bloqué par les élus locaux qui ne laissent que les camions de l'intercommunalité accéder au site, pour dénoncer "l'absence de garantie" de l'existence d'un plan concret de gestion des déchets.
L'autre site d'enfouissement, à Viggianello en Corse-du-Sud, a été réquisitionné par arrêté préfectoral avant ce blocage pour accueillir davantage de déchets.
Sans incinérateur sur son territoire, l'île de Beauté ne dispose que de ces deux centres d'enfouissement technique, qui voient chaque année leur capacité administrative de stockage accrue par arrêté préfectoral. Ces dérogations sont présentées comme provisoires, dans l'attente que des sites soient trouvés pour héberger de nouveaux CET.
Depuis trois ans, le site de Prunelli di Fium'Orbu a ainsi vu sa capacité passer de 43.000 à 60.000 tonnes par an, une augmentation dénoncée à l'unanimité par les élus locaux.
Au début du blocage, le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, avait demandé que l'augmentation du tonnage perdure trois années supplémentaires, "une période transitoire", alors qu'un plan vise à réduire de 60% les déchets à enfouir d'ici 2021.
Chaque année, la Corse produit plus de 220.000 tonnes de déchets, dont 163.000 tonnes sont enfouies alors que le reste est trié, selon les chiffres du Syvadec.