Un homme originaire de l'Hérault et une femme du Tarn-et-Garonne qui ont reconnu être à l'origine de l'envoi début 2017 de lettres piégées avec des lames de cutter à des défenseurs de la tauromachie doivent être jugés fin juin à Nîmes.
Agés d'une quarantaine d'années, ces deux prévenus, opposés à la corrida, doivent comparaître le 26 juin devant le tribunal correctionnel pour "violences et blessures volontaires avec préméditation, en réunion et avec armes", a expliqué le procureur adjoint Stanislas Valat lors d'une conférence de presse.
Inconnus de la justice, ils encourent 10 ans de prison. Le parquet de Nîmes a réclamé mercredi soir un contrôle judiciaire à leur encontre. Ils se connaissent pour fréquenter des structures opposées à la corrida sans être militants dans une organisation particulière.
La femme est originaire de Castelsarrasin, dans le Tarn-et-Garonne et l'homme de Villeneuve-les-Maguelone (Hérault), près de Montpellier.
"Ils ont reconnu les faits, monsieur très rapidement, elle plus difficilement", a précisé Stanislas Valat. "Ils ne supportent pas les tortures infligées aux animaux ont-ils dit pendant leurs gardes à vue pour justifier cet envoi de lettres piégées. Ils voulaient blesser en mettant une lame de cutter dans les courriers", a-t-il ajouté.
Début 2017, quelque 25 personnes liées au monde de la tauromachie avaient reçu
dans plusieurs régions une cinquantaine de lettres piégées à l'intérieur desquelles se trouvaient des cartes postales et des lames de cutter. Parmi les personnalités visées, figuraient Simon Casas, directeur des arènes de Nîmes et Madrid, l'Arlésien
Jean-Baptiste Jalabert, qui gère les arènes d'Arles (Bouches-du-Rhône) et est plus
connu sous son nom de torero, Juan Bautista et le président du club taurin de Vic-Fezensac, dans le Gers.
Selon le président de l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT) André Viard, le trésorier de cette association de défense de la tauromachie basée à Arles a été blessé aux doigts en ouvrant une des lettres.
Les enquêteurs sont parvenus à identifier le vendeur des cartes postales, puis, indirectement à remonter jusqu'aux suspects dont les ADN correspondent à ceux retrouvés sur des lames et cutter et des timbres postaux.
L'enquête, centralisée au parquet de Nîmes, avait été confiée au groupement de gendarmerie du Gard et à la section de recherche de la ville.