Grâce à son écrasante victoire à l'élection régionale en Occitanie, Carole Delga a les coudées franches pour mener la politique qu'elle souhaite, après cinq ans de gestion avec les écologistes et le Front de gauche. Voici les cinq chantiers sur lesquels elle devrait rapidement plancher.
Après les promesses de campagne, place aux actes. L'élection régionale d'Occitanie vient à peine de s'achever que Carole Delga, réélue pour un second mandat à la tête de la collectivité, va se mettre déjà au travail. Voici les cinq chantiers auxquels devrait rapidement s'atteler l'élue socialiste.
Les transports en commun
C’est peut-être le premier chantier qui sera lancé pour ce nouveau mandat. Des transports plus nombreux et plus sûrs. Dans son programme, l’élue socialiste a mis en avant une batterie de mesures dans ce domaine : augmenter la fréquence des TER et des cars, relancer les trains de nuit, permettre la gratuité des transports pour les scolaires et voyageurs fréquents de moins de 26 ans, rouvrir cinq petites lignes ferroviaires et accélérer la réalisation du projet de ligne grande vitesse Toulouse-Bordeaux. 1,3 milliard d’euros doivent être mis sur la table par la région pour financer l’infrastructure.
L’éducation
La mesure a été particulièrement mise en avant par les équipes de campagne de Carole Delga : la rentrée scolaire la moins chère de France. Ce dispositif visant à diminuer les coûts de la rentrée, par l’intermédiaire d’une carte jeune permettant d’économiser 400 euros pour près de 230 000 lycéens, la présidente de la région Occitanie souhaite l’amplifier comme elle l’a expliqué sur l’antenne de France Bleu Occitanie, lundi 28 juin : « c'est donc la gratuité du transport scolaire qui va être mis en œuvre sur les treize départements pour les 180.000 enfants qui prennent les transports collectifs. Et donc, là, je n'avais pas pu le faire sur ce mandat parce que nous avions onze tarifications différentes. Donc, petit à petit, je les ai unifiées. »
L’économie et la crise du secteur aéronautique
Au cours des derniers mois, l’état de santé du secteur aéronautique a été l’une des préoccupations des politiques toulousains. Carole Delga ne fait pas exception. Sur l’antenne de France Bleu Occitanie, la présidente de région a réaffirmé sa volonté de soutenir les entreprises et les accompagner lors de cette sortie de crise : « les prêts garantis par l'État vont s'arrêter donc, la Région va proposer de les rallonger pour les entreprises qui ne peuvent pas les rembourser, et pour les entreprises qui seront en difficulté, on va transformer ce prêt en capital pour structurer le haut de bilan et la région pourra être actionnaire. » Un fonds anti-faillite des PME de 100 millions d'euros pourrait également voir le jour.
L’autre axe économique sur lequel mise Carole Delga, c’est la transition écologique : la première région à énergie positive. L’idée vient de ses anciens alliés d’Europe Ecologie Les Verts mais Carole Delga a fait sienne l’idée de l’Occitanie, première région à énergie positive d’ici 2050. Lors de la campagne, elle s’est engagée à continuer à investir dans les énergies renouvelables. 200 millions dans l'hydrogène « vert » et les éoliennes en Méditerranée.
Les dossiers épineux de l’autoroute Castres-Toulouse et de Port-la-Nouvelle
Lors de la précédente mandature, ces deux dossiers avaient mis à mal le fragile équilibre de la majorité régionale composé de socialistes, d’écologistes et de membres du front de gauche. La présidente de région avait dû composer.
En ayant refusé toute alliance dans l’entre-deux tours et ayant remporté une très large majorité, Carole Delga a désormais les coudées franches pour mener à terme ces deux projets d’aménagement comme elle l’entend. 234 millions d’euros ont été investis dans le port audois pour aménager un grand bassin pour le fret et un quai d'assemblage des premières éoliennes flottantes en Méditerranée.
Concernant le projet d’autoroute Castres-Toulouse, la candidate n’a cessé de souligner que la concession sera prochainement attribuée, probablement à Vinci, et que cet axe routier verrait le jour. C’est sans compter sur la forte opposition sur place depuis plusieurs mois afin d’empêcher cette réalisation. Une contestation à ne pas prendre à la légère sur un territoire, le Tarn, où un autre projet n’a jamais pu voir le jour : celui de Sivens.
La sécurité
Ce n’est pas une compétence des régions. Pourtant comme beaucoup d’autres candidats, Carole Delga a mis la question de la sécurité au cœur de sa campagne, rappelant dimanche soir, que le sujet n’était pas « tabou » chez cette « gauche du réel » à laquelle elle appartient. Des subventions seront ouvertes pour l'achat de camions mobiles, pour la réfection des locaux, pour la formation des polices municipales de la région.
L’autre chantier est avant tout politique : la présidente de région veut négocier avec l’Etat une « zone de défense propre à l’Occitanie » où un état-major serait basé.