Alors que les terrasses accueillent à nouveau des clients, les restaurateurs font face à un manque de personnel et ont beaucoup de difficultés à recruter.
Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Christian Santiago peut enfin reprendre du service en cuisine. Un soulagement pour ce saisonnier qui attendait avec impatience de retrouver du travail dans un restaurant : « Ça faisait presque sept mois. Et le chômage ça ne paye pas beaucoup. Et puis à mon âge, recommencer à zéro ce n’est pas évident. » Malgré l’incertitude de la reprise, il a préféré attendre. Mais ce n’est pas le cas de la majorité des employés du secteur de l’hôtellerie-restauration.
Manque de main d’œuvre
Avec la réouverture des terrasses ce mercredi 19 mai, les restaurateurs espèrent faire le plein, pour rattraper la perte de chiffre d’affaires due à la crise, qui a pu atteindre les 67 % début 2021. Mais remobiliser les équipes s’avère parfois difficile, et le recrutement de saisonniers est particulièrement compliqué. Pôle emploi Occitanie a enregistré une hausse de 35 % des offres d’emploi, sur les métiers de l’hôtellerie, des cafés et de la restauration.
"Ils sont restés tellement longtemps sans travailler qu’eux aussi ont changé de profession. Donc vraiment on fait face à beaucoup de difficultés de recrutement. »
Recruter s’avère être un véritable casse-tête chinois. Eric Alimi a dû rouvrir son restaurant aux Saintes-Maries-de-la-Mer sans avoir de commis de cuisine, un élément essentiel pour le bon fonctionnement du restaurant. « J’avais toujours eu la chance d’avoir des saisonniers l’été. Mais ils sont restés tellement longtemps sans travailler qu’eux aussi ont changé de profession. Donc vraiment on fait face à beaucoup de difficultés de recrutement. »
Les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration recrutent !
— Région Occitanie (@Occitanie) May 12, 2021
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Une pénurie renforcée par la crise
L’année dernière déjà, il manquait 3 000 saisonniers sur la côte languedocienne. Mais avec les confinements successifs, la situation semble s’être aggravée. Sans perspectives d’embauches de nombreux saisonniers ont préféré tourner vers d’autres secteurs, encore en activité. Près de 10 000 employés de ce secteur, serveurs, réceptionnistes, barmans, auraient changé de métier depuis le début de la crise.
«Tout ce personnel a connu une vie familiale, avec une partie de son salaire versé. Certains ne veulent plus reprendre le travail en restauration pour cette raison»
La crise a également pu provoquer un changement de rythme et de priorité chez les salariés. « En plus tout ce personnel a connu une vie familiale, avec une partie de son salaire versé. Certains ne veulent plus reprendre le travail en restauration pour cette raison» assure le président général de l’Umih Midi-Pyrénées, Guy Pressend.
« Ensuite, une grande part de notre masse salariale concerne des employés étrangers, d’Afrique ou d’Amérique latine » affirme le vice-président Commerces de la CPME 3, Benjamin Serra. Les mexicains, argentins ou colombiens qui travaillaient chez moi par exemple sont rentrés chez eux. » Le secteur perdrait ainsi 15 % de sa main d’œuvre.
Aides au recrutement
Afin de répondre aux besoins des restaurateurs, la région Occitanie et pôle emploi ont décidé de lancer l’opération « Zomm métiers Hôtellerie restauration. » Les candidats justifiant d’une première expérience professionnelle dans ce domaine pourront bénéficier d’une formation courte, d'une à deux semaines maximum.
Un jeune chef toulousain et sa sœur, Clément et Hélène Gallais, ont quant à eux lancé un site internet exclusivement dédié au recrutement de cuisiniers : « Jobs&Chefs »
