Pour le quatrième jour d'affilée, les personnels pénitentiaires poursuivent leur mobilisation. Ils réclament entre autres davantage de sécurité. En Occitanie, la plupart des prisons sont bloquées ce jeudi 18 janvier.
C’est le quatrième jour de la mobilisation des personnels pénitentiaires. En Occitanie, les prisons sont encore bloquées aujourd'hui, à l'exception des maisons d’arrêt d’Albi, de Villeneuve-les-Maguelone et de Nîmes, fait savoir Laurent Maffre, secrétaire régional Ufap-Unsa.
Les surveillants de prison réclament notamment plus de sécurité après l’agression de trois d’entre eux jeudi dernier à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Une agression qui a provoqué leur colère, celle-ci ayant été ravivée par de nouvelles attaques, à Mont-de-Marsan (Landes), Tarascon (Bouches-du-Rhône) et Varces (Isère) cette semaine.
Des négociations entre les syndicats Ufap-Unsa (majoritaire) et la CGT et l'administration pénitentiaire se sont tenues depuis mardi soir et un document est "à l'arbitrage de la garde des Sceaux et de Matignon", ont indiqué mercredi soir les deux organisations dans un communiqué commun.
"Une fois les arbitrages rendus, les discussions reprendront afin de faire un point et finaliser ou pas un document que nous soumettrons aux personnels", ont-elles ajouté, appelant à reprendre le "blocage général" des prisons en attendant. FO-Pénitentiaire participe également au mouvement, sans toutefois négocier.
A Perpignan dans les Pyrénées-Orientales mardi, les gardiens qui souhaitaient bloquer l'entrée de l'établissement ont été accueillis par une cinquantaine de CRS. Cela n'a pas empêché les manifestants de revenir ce jeudi.
4ème jour de blocage de la prison de Perpignan par les Personnels en attente de reconnaissance de la Ministre de la Justice.
— Force Ouvrière 66 (@ForceOuvriere66) 18 janvier 2018
Sécurité, autorité en détention, reconnaissance indemnitaire et statutaire au centre de toutes leurs revendications légitimes !
Soutien total #FO66 ! pic.twitter.com/xRm41Bzsdr
Mobilisation dans tout le pays
De nombreux établissements étaient partiellement ou totalement paralysés jeudi matin, avec des parloirs et des extractions de détenus vers les tribunaux retardés ou empêchés.A Fleury-Mérogis (Essonne), environ 200 personnes bloquaient l'entrée du plus grand centre pénitentiaire d'Europe, selon les syndicats sur place.
A Marseille, une centaine d'agents bloquaient également tous les accès à la prison des Baumettes, a indiqué à l'AFP un responsable CGT. Dans la région, les prisons de Nice et Ajaccio étaient notamment mobilisées.
Dans les Hauts-de-France, "les 17 établissements de la région sont bloqués, seul le personnel pénitentiaire peut rentrer", selon le secrétaire régional Ufap-Unsa, Guillaume Pottier. Le directeur interrégional des services pénitentiaires, Alain Jégo, faisait, lui, état de 16 prisons bloquées. "On continue parce qu'on a toujours rien obtenu. Il y a eu des choses pour Vendin, mais c'est un mouvement d'ordre national", a expliqué M. Pottier.
Dans l'Est, le fonctionnement de plusieurs établissements (Mulhouse, Nancy, Epinal, Sarreguemines, Saint-Mihiel...) était touché. Environ 80 surveillants barraient notamment l'accès à la maison d'arrêt d'Elsau à Strasbourg, avec des pancartes clamant "Sauvez-nous avant qu'il ne soit trop tard", "De belles promesses c'est bien, des promesses tenues c'est mieux".
"C'est ce qu'il faut, que le mouvement se durcisse. Il faut que les choses changent. On sait que cela va engendrer des incidents pour les coursives, que cela va être dur pour les familles, mais il faut que chacun comprenne (...) On risque notre vie tous les jours", a déclaré à l'AFP un surveillant sous couvert d'anonymat.
En Auvergne-Rhône-Alpes, les surveillants étaient mobilisés devant les principaux établissements de la région (Saint-Quentin-Fallavier, Valence, Roanne, Bourg-en-Bresse, Moulins-Yzeure, Chambéry, Varces-Grenoble...). "Les piquets de Villefranche-sur-Saône et de Lyon-Corbas se sont faits déloger par la police", a indiqué Dominique Verriere, secrétaire régional de l'Ufap-Unsa. En Ile-de-France, le blocage mis en place à Fresnes (Val-de-Marne) par une centaine de manifestants, avec une barricade de palettes de bois et de pneus enflammés, a été évacué par les forces de l'ordre peu avant 08H30, a constaté une journaliste de l'AFP.
A Nanterre, une quarantaine d'agents tenaient un piquet de grève, avec des palettes enflammées, selon des sources syndicales, et à Villepinte (Seine-Saint-Denis), trente à quarante personnes, selon les syndicats, ont également mis le feu à des palettes et des pneus et déployé une banderole: "Belloubet ne nous laisse pas crever #onlacherien".