Parc national des Cévennes : les conditions de travail des agents se dégradent

Depuis des années, les effectifs des Parcs Nationaux sont en baisse. Après des mobilisations sociales, comme dans le Parc des Cévennes, le gouvernement a récemment annoncé des créations de postes. L'occasion de se pencher sur la mission de ces agents et sur leurs conditions de travail. 

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Récemment mise à l’honneur dans le long-métrage Antoinette dans les Cévennes, sélectionné pour les César 2021, la beauté du parc national des Cévennes n’est plus à présenter. 

Dans ce décor de film, des hommes et des femmes travaillent. Passionnés par leur métier, les agents du parc national parcourent quotidiennement des paysages somptueux. Difficile d’imaginer faire un “burn-out” dans ces conditions. Et pourtant, depuis une dizaine d’années, la réduction des effectifs affecte le bien-être de ces agents, mais aussi leur capacité à accomplir correctement leur mission. 

Au-delà de la carte postale, l’enjeu des effectifs 

Le 4 février dernier, une journée de grève secoue le calme du parc national. Les agents viennent d’apprendre la suppression d’un poste. Selon Kisito Cendrier, responsable syndical SNE-FSU, la fonte des effectifs est en cours depuis une dizaine d’années. 

Depuis 2009, on a perdu l'équivalent de 18,6 postes permanents, soit 20 % de nos effectifs.

Kisito Cendrier, responsable syndical SNE-FSU

D’ordinaire, les postes disparaissent après le départ à la retraite de l’agent. Mais cette fois-ci, c’est le contrat d’un agent actif qui n’est pas renouvelé. La mobilisation rassemble 52 grévistes, soit 62% de l’effectif. “C’est un taux historique”, précise Kisito Cendrier. La direction et la présidence se joignent aux revendications. 

Actuellement, le PNC compte 75 postes permanents. Pour que les missions soient correctement remplies, les syndicats estiment qu’un effectif de 80 salariés devrait être déployé. 

Traversant les mêmes difficultés, d’autres parcs nationaux se sont mobilisés au cours de la même période. Dans les Alpes ou dans les Pyrénées, les agents ont alerté sur le manque de moyens.

Des créations de postes... 

Le 25 février, la secrétaire d'Etat à la biodiversité Bérangère Abba a annoncé la création de 40 postes supplémentaires dans les parcs nationaux. "La France est écoutée et regardée au niveau international sur sa politique environnementale et la question des aires à fort enjeu nvironnemental. Aujourd’hui, les moyens humains et financiers sont là. Nous sommes alignés par rapport à nos objectifs", a déclaré la secrétaire d'Etat.

Sur ces 40 postes, 20 sont affectés aux parcs naturels marins. Sur les 20 restants, 10 sont destinés au nouveau Parc National des Forêts Champagne-Bourgogne. Seuls 10 postes seront donc répartis parmi les parcs nationaux restants. Kisito Cendrier ne veut donc pas se réjouir trop vite. 

Nous sommes satisfaits d'avoir été entendus, mais ça ne compense pas du tout l'érosion des effectifs. Au minimum, pour les Cévennes, il nous faudrait 3 ou 4 postes !

Kisito Cendrier, responsable syndical SNE-FSU

... qui atténuent à peine la pression

Le manque de personnel pèse sur ceux qui restent. Cyril Rombaut est garde-moniteur sur le Mont-Aigoual. Son rôle consiste à suivre les espèces animales et végétales, faire respecter les réglementations et effectuer des relevés. Avec la baisse des effectifs, le territoire qu'il doit couvrir est de plus en plus vaste. "Si les zones sont mal ou pas assez surveillées, ça peut aboutir à des destructions de milieux ou d'espèces. Alors que ces parcs sont des refuges de biodiversité !" explique-t-il.

Notre disparition à nous, gardes-moniteurs, se fait à bas-bruit. Comme celle de la biodiversité. C'est seulement quand il y aura une crise violente qu'on prendra conscience de tout ce qu'on a perdu.

Cyril Rombaut, garde-moniteur du Parc National des Cévennes

Par ailleurs, le parc national des Cévennes a la spécificité d'être habité. Pour concilier l'activité humaine et la préservation de l'environnement, des techniciens accueil et sensibilisation s'occupent de dialoguer avec les habitants. Pour Jessica Ramière, le manque de temps est une grande frustration. 

Nous sommes tous des passionnés, et on veut bien faire notre travail. Mais lorsqu'on ne peut pas prendre le temps d'échanger avec les habitants, de bien expliquer les réglementations, ça crée des tensions inutiles.

Jessica Ramière, technicienne accueil et sensibilisation

Les agents attendent désormais de savoir comment seront répartis les nouveaux postes. 

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