Le vrombissement de l'hélicoptère de la Sécurité Civile au-dessus de la piste, le ciel noir, le vent d'avant orage : la deuxième corrida s'annonçait avec des faux airs d'Apocalypse Now. La pluie s'abattit au deuxième toro et la caste des toros se dechaîna.
A ce jeu, il y eut deux vainqueurs : El Juli et López Simón.
Curro Díaz, le favori des aficionados avertis est une aubaine pour le photographe. Visage buriné, main basse et menton dans le jabot : ce torero est l'exemple même du "bon goût" en tauromachie. Pour la vidéo, c'est autre chose. A l'exception d'un enchaînement de naturelles absolument parfait, les choses se compliquent en deuxième partie de faena. Quand il s'agit de provoquer la charge du toro, de la conduire sur une longue distance et de pivoter pour la passe suivante, Curro hésite, recule, se replace. L'ensemble manque de ce lié à quoi on reconnaît les toreros de premier plan.
El Juli, le patron, a affronté la pluie à son paroxysme, la caste vive du deuxième Domingo Hernández et les passions contradictoires du public trempé jusqu'aux os. Quelle maîtrise! Quel aplomb! Quelle autorité! La faena au deuxième, juste, précise, engagée, valait deux oreilles mais les cagades répétées du puntillero réduisirent le prix de moitié.
Le cinquième était une mule immobile.
Alberto López Simón semble retrouver la forme. Il a été facile avec les deux meilleurs toros du jour, on veut dire ceux dont la caste était la plus vibrante. Comme le public de Nîmes n'est pas encore lassé des entortillements répétés à quoi se résument le plus souvent ses faenas, il en a servi une belle quantité.
Nîmes, samedi 3 juin 2017
Deuxième corrida de la feria de Pentecôte.
5 toros de Domingo Hernández de belle allure et de grande caste (supérieur le 6) et un de Garcigrande (5) mauvais.
Curro Díaz : silence et applaudissements
El Juli : une oreille et silence
Alberto López Simón : une oreille et une oreille
Pluie d'abord violente, puis ininterrompue du deuxième au cinquième toro. Piste en excellent état. Entrée 3/4
Le matin, Andy Younès a dominé de la tête et des épaules la novillada de "La Cape d'Or".