L'association d'amitié franco-algérienne, France-El Djazaïr, a annoncé vendredi, qu'elle déposait plainte pour "injures et incitation à la haine xénophobe et islamophobe" à l'encontre d'un responsable de la police municipale d'Alès dans le Gard.
Ce dernier a publié des "injures islamophobes" et profané un drapeau algérien sur son profil Facebook, a-t-elle expliqué.
La page incriminée, qui a suscité beaucoup d'émotion à Alès, "une ville où il y a une forte présence de personnes d'origine algérienne car elle a été le coeur du bassin minier" a été retirée par son auteur, a précisé à l'AFP M. Bernard Descamps, président de l'association.
Sur son site internet, le conseiller municipal PS Benjamin Mathéaud a précisé que l'auteur des images et le commentaires de "nature infamante et inutilement blessante est "le directeur de la police municipale". Il a demandé au maire UMP, Max Roustan, l'ouverture d'une enquête et la prise de sanctions.
"De tels faits qui incitent à la haine portent gravement préjudice au vivre ensemble, notamment dans notre région où vivent de nombreuses familles françaises d'ascendance algérienne", souligne l'association.
"Ils s'inscrivent dans un climat xénophobe favorisé par les politiques d'austérité et attisé par l'extrême-droite".
Interrogé par l'AFP, Christophe Rivenq, directeur du cabinet du maire d'Alès et directeur des services, a indiqué que le chef de la police avait été convoqué et s'était vu infliger "une sanction de niveau 3", juste en dessous de la révocation, à savoir "une mise à pied" pour une période non précisée, assortie d'une "retenue de salaire".
Le policier, qui avait fermé son profil, "a reconnu les faits" alors qu'il aurait pu "ne pas le faire puisqu'il n'y avait plus de preuves" et que "nous n'avons pas les éléments en cause", a précisé M. Rivenq.
Le fonctionnaire municipal a admis "avoir fait une connerie", racontant "avoir partagé une photo comme un million et demi de personnes il y a plusieurs mois, ce qui ne l'excuse pas", a-t-il ajouté.
Le maire d'Alès, Max Roustan, a présenté ses excuses à la communauté musulmane par l'intermédiaire d'Abdallah Zekri, vice-président du Conseil Français du Culte musulman (CFCM), selon M. Rivenq.