C'est un vrai cauchemar. Le moustique tigre s'est bel et bien installé dans le sud de la France. Il peut véhiculer des maladies graves, à l'image de cette mini épidémie qui avait touché l'été dernier un quartier de Montpellier. Mais le moustique local prolifère également, notamment cette année.
Dans le Gard, le temps presse pour les opérateurs de démoustication sur la brèche depuis lundi. En cause, les dernières pluies qui ont accéléré l'éclosion des larves de moustique.
Tout débute par du BTI en granulés, seul produit homologué, qui est dispersé à la main sur les zones humides. Il faut environ 15 kilos à l'hectare.
Les larves qui ingurgitent ce bacille sont détruites aussitôt. En revanche, une fois devenues des insectes, plus aucun traitement n'est efficace.
Avant la fin de la semaine, près de 1.000 hectares auront été traités, en grande partie par voie aérienne, sur les zones humides du littoral du Grau-du-Roi et d'Aigues-Mortes.
L'an dernier, si une trentaine de communes étaient infectées par les moustiques, aujourd'hui, on en dénombre près de 70.
Le moustique tigre colonise toute la région
C'est l'une des espèces les plus invasives au monde. Depuis son introduction en 2012 en Languedoc-Roussillon et en France en 2004, il réapparaît chaque année en cette saison.
Bien adapté en milieu urbain, ce moustique se développe dans tous les petits points d'eau comme les coupelles dans les jardins des particuliers.
L'an passé, dans un lotissement de Montpellier, pas moins de 12 personnes ont été infectées par le chikungunya. Il s'agissait du premier épisode important de transmission autochtone de chikungunya en France. A l'origine, un habitant du quartier de retour de voyage.
L'épidémie de chikungunya est terminée aux Antilles. Le nombre de cas importés en métropole devrait donc être plus faible cet été. Mais pour l'EID, l'Entente Interdépartementale de Démoustication et l'agence régionale de santé, la sensibilisation des voyageurs reste une priorité.
Pour limiter le risque de déclenchement d'une épidémie autochtone de dengue ou de chikungunia, il est aussi fortement conseillé d'éliminer les larves des lieux de ponte.
Sous peine de vivre un enfer cet été !