Raphaël Bernardin, référent LREM du Tarn et Jérôme Talon, référent En Marche du Gard, viennent d'être élus au bureau exécutif du mouvement présidentiel. Une réorganisation afin de se défaire d'une image "trop parisienne et jacobine" et préparer la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron.
LREM se met en ordre de marche pour l'élection présidentielle de 2022. Le mouvement fondé par Emmanuel Macron vient d'élire son nouveau bureau exécutif avec en son sein des figures historiques de la Macronie. En tête, Richard Ferrand. La liste de l'actuel président de l'Assemblée nationale a recueilli plus de 81% des suffrages parmi les votants du Conseil national du parti.
À ses côtés, Christophe Castaner, le chef de file des députés En Marche, Sibeth Ndiaye, l’ancienne porte-parole du gouvernement, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, ou encore le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu.
Mais derrière ces poids lourds politiques se trouvent plusieurs élus locaux, dont deux de la région Occitanie : Raphaël Bernardin, référent En Marche du Tarn et maire de la première commune LREM de l'histoire Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), et Jérôme Talon, référent En Marche du Gard et directeur de cabinet du maire de Bagnols-sur-Cèze (Gard).
Honoré d'être élu ce soir membre du Bureau Exécutif d'@enmarchefr sur la liste conduite par @RichardFerrand
— Raphael Bernardin (@raphbernardin) July 21, 2021
? Un grand merci aux marcheurs et aux membres du conseil national pour leur confiance.
Dès demain, nous serons au travail, pour préparer 2022 @EmmanuelMacron pic.twitter.com/dqPNR4IzS0
Abandonner une image trop "parisienne et jacobine"
Les historiques du scrutin victorieux de 2016-2017 sont là pour apporter leur expérience. Les autres, représentant l'ensemble des territoires français, veulent rectifier l'image trop "parisienne et jacobine" qui colle à la peau du mouvement d'Emmanuel Macron.
Richard Ferrand voulait vraiment avoir cette notion de cartographie française, explique Raphael Bernardin
Il souhaitait que cela soit assez représentatif de toutes les strates du mouvement. Qu'on y retrouve Christophe Castaner qui est le patron des députés, Stéphane Séjourné pour l'Europe, mais aussi des animateurs ou des référents locaux.
Référent du Tarn mais aussi maire de Saint-Sulpice (Tarn), Raphaël Bernardin s'est vu attribuer le rôle de "porte-parole" des élus locaux. Jérôme Talon celui des référents départementaux. Une façon de contrer les reproches récurents à l'encontre de LREM considéré comme un "mouvement non ancré dans les territoires". "Les membres de Les Républicains le répètent en effet à qui veut l'entendre, souligne Raphaël Bernardin. Aujourd'hui, on vient corriger ça. Nous avons un ancrage local. Et j'en suis le représentant.".
Les mauvais résultats aux élections régionales et départementales en ont été l'expression criante. Jérôme Talon, qui fut tête de liste dans le Gard, ne s'en cache d'ailleurs pas. "Nous avons manqué de monde durant ces campagnes. On a bien vu que la mobilisation dans nos rangs n'était pas assez importante." Les listes soutenues par La République en Marche n'ont pas pu bénéficier du même soutien important des réseaux de maires et d'élus locaux travaillant pour les candidats sortants. "On l'a payé cash" regrette le référent gardois.
Régionales en Occitanie : "C'est un échec", reconnaît Jérôme Talon, tête de liste LREM dans le Gard via @bleugardlozere https://t.co/fmlvhDgCOR
— France Bleu Gard Lozère (@bleugardlozere) June 21, 2021
Transformer La République en Marche en parti ?
Face à ce constat, l'évolution du mouvement LREM n'est plus un tabou. "Nous avons procédé de façon inverse de ce que les partis traditionnelles ont fait. Nous, nous avons gagné d'abord la présidentielle puis les législatives. Je pense en effet qu'il nous faut nous structurer à l'image d'un parti tout en gardant l'esprit d'un mouvement, se positionne l'ancien membre du Parti socialiste, Jérôme Talon.
"Nous avons besoin de cette structuration afin de nous appuyer sur des militants si l'on veut s'installer localement" reconnait-il.
Mais encore une fois, les dernières élections ont mis en exergue également les choix et les stratégies difficilement lisibles de la Macronie, écartelée par le "en même temps".
Il est vrai que pour les Départementales, dans un canton, nous appelions à voter pour les candidats de la gauche, et dans celui d'à côté pour ceux de la droite. Ce n'était pas clair et compréhensible.
Le "Burex" sera donc là pour harmoniser la ligne et préparer la campagne électorale d’Emmanuel Macron pour la présidentielle. "On est un mouvement différent qui fait les choses différemment. On essaie d'écouter la voix qui vient du terrain. Il nous faut nous recentrer sur "la famille En Marche" pour ensuite l'élargir aux Progressistes, aux Démocrates, aux Républicains. D'un centre-gauche modéré à une droite raisonnée. Cela résonne bien. C'est ça l'image de la République en Marche.".