Qui est Edith Scaravetti, jugée en appel pour l'homicide de son conjoint et père de ses trois enfants, Laurent Baca, tué en août 2014 ? Lors de ce premier jour d'audience, trois experts - psychologues et psychiatre - ont apporté des éléments de réponse.
Tout procès aux assises demande l'expertise psychologique voire psychiatrique de l'accusé : le procès en appel d'Edith Scaravetti, accusée d'homicide sur son compagnon Laurent Baca, l'exigeait.
Qui est cette jeune femme qui a tué son conjoint en 2014, accidentellement selon elle, mais dans des conditions pour le moins particulières ?
Ce lundi 13 mai 2019, premier jour de ce procès en appel d'Edith Scaravetti, trois experts ont ouvert les débats. Une enquêtrice de personnalité, une psychologue, une psychiatre : mandatées par la justice pour "cerner" l'accusée...
Et à la barre, ces professionnelles sont assez unanimes. Edith Scaravetti est une personne qui "s'efface". Elle a conscience de la souffrance, ou des besoins, des autres. Mais d'où vient cet altruisme, souligné par ces experts ?
Edith Scaravetti, c'est son métier, aide les personnes âgées en situation de handicap, à domicile. Elle a acquis ce savoir-faire auprès de son grand-père, en venant vivre avec sa mère chez lui, à la suite du divorce de ses parents. Quand sa mère part vivre chez un nouveau compagnon, Edith reste avec son grand-père pourtant malade. Il est alcoolique, avant d'être diagnostiqué malade d'Alzheimer. Elle a 14 ans, elle s'occupe de lui nuit et jour. Et loupe l'école, de peur de le laisser seul.
Pourquoi ? Selon les experts auditionnés ce lundi 13 mai 2019, Edith Scaravetti est restée au stade de l'enfance. Elle n'est pas une enfant totalement désirée, sa mère doit faire intervenir des médecins pour persuader le père d'une nouvelle grossesse. Selon ses propres dires, elle est "le fruit d'une dépression de sa mère".
Elle rencontre Laurent Baca lorsqu'elle a 17 ans ; il en a 27. Une première grossesse s'annonce. Puis une deuxième. Et une troisième.
Selon ses déclarations aux psychologues chargés de l'expertiser, les violences auraient commencé au 8ème mois de la première grossesse. Elle ne part pas, comprend-t-on, car elle a peur.
Depuis sa petite enfance, elle est habituée à faire peu de bruit. Elle a peur de déranger. Est-ce pour cette raison qu'elle cache ce viol, à 12 ans, dans un camping ? Elle n'en dit rien parce que ses parents ont d'autres chats à fouetter, pense-t-elle.
"Elle est dépassée par une réalité qu'elle cherche à se cacher ", dit un expert. Selon un autre, Edith Scaravetti a toujours eu peur de son compagnon.
Elle aurait une personnalité "hystérique", selon l'accusation. Dans le sens, si on l'a bien compris, qui est tellement passive, tellement peu sûre d'elle qu'elle a besoin d'entourer les autres de beaucoup d'attention.
Qui est Edith Scaravetti ? Cette première journée d'audience n'a pas permis de le comprendre...