Procès de la "démembreuse" de Toulouse : "Un tissu de mensonges"

Le "tissu de mensonges" proférés par Sophie Masala a été révélé au grand jour, jeudi 24 octobre 2019, 4ème jour de son procès pour meurtre devant la cour d'assises de la Haute-Garonne.

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Sophie Masala est-elle une menteuse compulsive ? Plusieurs témoins l'ont dit à la barre. Et aujourd'hui, jeudi 24 octobre 2019, c'est l'accusée elle-même qui s'est empêtrée dans ses mensonges, alors qu'elle était longuement interrogée par la cour sur les faits.

"J'ai brodé"

Invitée à s'exprimer en suivant la projection des photos de la reconstitution, Sophie Masala a fait le récit d'une bagarre intervenue entre elle et Maryline Planche, au domicile de laquelle elle s'était introduite pour chercher son jeu de clés. De fil en aiguille, elle en venue à dire qu'elle s'était défendue contre une agression de la part de Maryline, évoquant une légitime défense. Avant de se rétracter deux heures plus tard. "Il faut que j'arrête de me voiler la face. Je n'étais pas en état de légitime défense. J'ai brodé."

J'ai attrapé la bouteille et j'ai frappé

Mais alors que faut-il croire ? Après cet aveu de mensonge, le président de la cour d'assises de la Haute-Garonne, qui juge Sophie Masala pour avoir tué et démembré sa collègue Maryline Planche en 2016 à Toulouse, a repris le fil du récit des événements amenant au meurtre. "Réfléchissez bien avant de répondre, Madame Masala". 

La dernière version

Et un autre scénario se dessine. Sophie Masala s'est bien introduite dans le petit appartement de Maryline à l'aide d'une clé que la victime lui aurait confiée (une hypothèse largement contestée par les parties civiles qui pensent qu'elle l'avait tout bonnement volée). Elle sait que sa collègue est chez son ophtalmo. Sophie Masala découvre des dossiers professionnels qui n'ont rien à faire là et commence à les lire. Maryline Planche rentre, ne voit pas Sophie Masala qui est assise sur le canapé et entre dans la salle de bain pour se déshabiller partiellement. En sortant de cette salle de bain, elle tombe nez à nez avec Sophie Masala et prend peur. Au point de se précipiter dans le couloir en criant au secours deux fois. Scène relatée par un témoin.De retour dans l'appartement, les deux femmes discutent mais l'échange dégénère. Sophie Masala voit rouge, attrape une bouteille de vin et frappe à plusieurs reprises Maryline Planche au visage. "Est-ce qu'on peut dire qu'elle n'est pas en train de vous agresser quand vous frappez ?", demande le président Huyette. Oui, répond l'accusée. "Elle ne représentait aucun danger pour vous ?". "Non. C'est monté jusqu'à ce que j'explose". 

"Je suis un monstre"

"Pourquoi nous avez-vous encore menti ce matin ?", l'interroge le président. "Vous ne suivez pas une thérapie en prison ? Quand on vous entend encore mentir, on s'interroge : quelle est l'efficacité de cette thérapie ?". "On se sent sale. Je suis un monstre", répond-elle.

Maître Georges Catala, avocat de la famille Planche, la questionne. L'expertise médicoo-légale du corps de Maryline Planche n'exclut pas (sans le certifier) que la victime a pu être étranglée. Sophie Masala reconnaît avoir repoussé sa victime en la prenant par le cou mais ne se souvient pas avoir serré. "J'en ai fait suffisament, je crois..."
"Oui, Madame, c'est suffisant, vous avez raison", lui répond l'avocat toulousain.

Le doute

L'avocat général prend le relais. David Sénat salue l'effort de vérité fourni par Sophie Masala. Mais il veut l'emmener plus loin : les dossiers qu'elle prétend avoir trouvé chez sa victime, n'est-ce pas elle qui les y a amenés, pour étayer sa thèse selon laquelle Maryline Planche n'était pas la "personne bonne" que les autres voyaient ? Sophie Masala nie énergiquement. L'avocat général insiste : "Vous mesurez bien l'absurdité de la présence de ces dossiers dans sa salle de bain ?"
"Je ne suis pas dans la tête de Maryline...", répond l'accusée.
"Non, Madame, vous êtes vivante, vous..."

On sent bien que le doute est grand chez les parties civiles et le ministère public. Car outre toutes ces versions, il y a eu - après le meurtre - les faux SMS prétendument de Maryline, les fausses déclarations sur son homosexualité supposée, sur ses avances, sur les relations soit-disant amicales, sur les réels motifs de leur brouille. Un tissu de mensonges qui plane sur l'audience...
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