Plusieurs fois reporté, le procès de Bardo s'ouvre enfin ce mardi à Tunis. 26 personnes seront jugées pour l'attaque du musée. Revendiqué par Daech, l'attentat avait fait 24 morts le 18 mars 2015. Parmi eux 4 victimes françaises. Leurs proches s'estiment aujourd'hui délaissés par l'Etat français.
C'est un procès attendu qui s'ouvre ce mardi matin à Tunis. Le 18 mars 2015, 24 personnes étaient tombées sous les balles de Daech. Parmi elles, 21 touristes et 4 Français. Jean-Claude Tissier et Nadine Flament, Le beau-père et la mère de Marc Lamandin sont parmi les victimes. La famille habite Aussillon dans le Tarn. Il était à l'étranger quand il a appris la terrible nouvelle :« J'ai écouté la radio et j'ai entendu qu'il y a eu un attentat au Bardo, j'ai entendu que mon beau-père était décédé et je ne savais pas où était ma mère. » On lui annonce quelque temps après que sa mère aussi est tombée sous les balles des terroristes.
Une troisième victime est également originaire de la région : Christophe Tinois était éleveur de chevaux de trot à Castelsarrasin dans le Tarn-et-Garonne. Cet homme âgé de 59 ans était était parti en vacances avec sa compagne qui elle est sauve.
Depuis la tuerie, les familles et les proches des victimes attendent un procès. Plusieurs fois reporté, plus de 3 ans après l'attentat, il s'ouvre enfin demain à Tunis
Pour Marc Lamandin, c'est une étape importante : « Ce que je veux juste c'est que le procès ait lieu et qu'on arrive à passer à autre chose. »
Mais depuis l'attentat, les victimes se sentent abandonnées : pour ce procès, l'Etat français n'a pas voulu financer les frais de déplacement des avocats à Tunis. Ni la traduction du dossier, pourtant primordial pour la défense.
Pour Alexandre Martin, l'avocat de Marc Lamandin « Les victimes du Bardo sont les victimes françaises du terrorisme délaissées par rapport aux victimes du Bataclan et des autres attentats »
"Les Français qui sont morts là-bas sont des victimes de guerre. A situation exceptionnelle, prise en charge exceptionnelle. L'Etat français aurait dû dire (...) certes la justice tunisienne est souveraine mais nous allons aider les Français qui ont souffert dans ce malheur à être représentés et à assister au procès"
La famille de Marc Lamandin a donc dû débourser quelques milliers d'euros pour que leur avocat soit présent au procès. Pour que Nadine Flament et Jean-Claude Tissier ne soient pas oubliés. Eux assisteront aux audiences depuis le palais de justice de Paris, où le procès est retransmis sur écran géant.
Les débats auront lieu les 6, 13 et 20 novembre. 26 personnes seront jugées pour l'attentat du Bardo.
Le reportage de Yael Benamou et Véronique Galy