Pendant des heures, avocats, famille de victimes et journalistes ont patienté pour connaître le verdict du procès Merah.
A 9h48 ce jeudi matin, le président de la Cour d'assises spéciale de Paris, Franck Zientara, a levé l'audience à l'issue de ce que la procédure de cour d'assises prévoit : le dernier mot des accusés. A alors commencé une longue période d'attente.
Dans la foulée, les 5 magistrats (plus un remplaçant) qui composent la Cour sont entrés en salle de délibération. Ils n'en ressortent pas tant qu'ils n'ont pas terminé leurs délibérations et répondu aux 82 questions posées sur la culpabilité des deux accusés.
Un peu plus loin, au bas des marches qui permettent d'accèder à la salle Voltaire de la Cour d'assises, on n'a jamais vu autant de monde depuis le début du procès : la quasi-totalité des médias français et plusieurs médias étrangers patientent en attendant le verdict au rythme des directs sur les chaînes de télé.
Quelques avocats sont restés pour répondre à des interviews. Les autres ont pris leur quartier dans des bistrots aux abords du palais de justice. Ou dans leur cabinet, à proximité. Ils seront prévenus de la fin des délibération et débarqueront ventre à terre pour entendre le verdict.
Même le public est resté. Pour plusieurs dizaines de personnes, pas question de s'éloigner de la Cour d'assises. Elles attendent donc, assis sur les marches, gardant jalousement leur place. On s'entraide en gardant la place du voisin pendant les pauses pipi ou cigarettes.
Pour certains, l'attente est trop longue. Elle est donc ponctuée par une petite sieste :
Pour tout ce petit monde, l'attente va donc durer. Combien de temps vont donc mettre les magistrats ? 7, 8, 9, 10 heures ? Les pronostics vont bon train dans la petite troupe journalistique. En vain, personne ne connaît la durée exacte.
Dans le même registre, certains tentent des pronostics sur l'issue du procès : perpétuité, acquittement, peine intermédiaire...
"Ce qui est fou, confie un journaliste, c'est que l'on va attendre des heures et des heures sans rien faire et qu'il faudra ensuite bosser comme un dingue en quelques minutes quand le verdict sera tombé".