Au dernier jour de son procès devant la Cour d'assises spéciale de Paris, le frère de Mohamed Merah a eu droit de s'exprimer avant que la Cour ne délibère. Une seule phrase a été prononcée par l'accusé.
"Je dis et je redis que je n'ai rien à voir avec les assassinats commis par mon frère"
Comme le permet la procédure devant une cour d'assises, Abdelkader Merah a eu ce jeudi matin une dernière fois la possibilité de s'exprimer devant les magistrats qui compose la Cour d'assises spéciale qui le juge pour complicité d'assassinats et de tentatives d'assassinats et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
Celui qui durant les débats s'était défini comme un "musulman orthodoxe", réfutant le terme de salafiste, et s'était parfois longuement exprimé, a cette fois choisi de ne prononcer qu'une seule phrase.
La Cour est ensuite sortie pour délibérer. Les magistrats professionnels qui la composent (comme dans toute affaire de terrorisme) doivent répondre à 82 questions concernant les deux accusés. Le verdict est attendu en fin de journée ce jeudi.
Lundi, l'avocate générale avait réclamé les peines maximales contre les deux accusés, notamment la perpétuité pour Abdelkader Merah accusé d'avoir "fabriqué Mohamed Merah".
Le lendemain, son avocat Maître Eric Dupond-Moretti a demandé l'acquittement.
Fattah Malki : "Je n’ai jamais participé à de tels actes"
L'autre accusé, Fettah Malki, qui risque 20 ans de prison pour avoir fourni un pistolet mitrailleur et un gilet pare-balles à Mohamed Merah, a été plus prolixe :"Je voudrais dire aux familles des victimes que j’ai entendu leur désolation. Et que je compatis avec leur douleur.
J’ai entendu leurs témoignages qui m’ont ému, m'ont touché au plus profond.
Je suis navré, désolé de ce que j’ai pu faire, mais si j’ai fait ça ce n'était pas pour leur faire du mal.
A aucun instant, je n’ai pu imaginer que Mohamed Merah allait commettre de telles atrocités. Je m’en voudrai pour le restant de mes jours.
Je n’ai jamais participé à de tels actes. Ce qui s’est passé m’a horrifié. Je ne peux pas trouver les mots. Cela fait 5 ans que j’en souffre. Mon coeur pleure ces victimes.
J’ai été traité comme un terroriste, comme un tueur d’enfants. Je ne peux pas l’accepter.
Je demande pardon, sincèrement. Et j’espère qu’on me pardonnera."