Il a beaucoup neigé cet hiver dans les Pyrénées mais les conditions météorologiques de ces dernières semaines ont favorisé une fonte précoce. Conséquence : la surface d'enneigement n'a jamais été aussi basse un 6 février depuis 2001.
Les cumuls de neige ont certes été importants dans les Pyrénées cet hiver 2021-2022, mais ils ont fondu comme neige au soleil...En cause, une météo très favorable.
La faute à un anticyclone subtropical
Ce début d'année 2022 a été particulièrement doux. Un anticyclone subtropical est resté sur la France plusieurs semaines. Une masse d'air d'origine subtropicale a donc balayé le sud de la France, avec des températures avoisinant +15°C vers 1 500 mètres d'altitude.
Des cumuls importants, mais sur une surface divisée par 2
La conséquence de ce temps ensoleillé et sec est une fonte rapide de la neige. Surtout sur les versants sud et à basse altitude.
La surface enneigée de l'ensemble de la chaîne des Pyrénées le 6 février était de 6 100 kilomètres carrés. En moyenne, à cette date là, la surface enneigée est de 13 900 kilomètres carrés. Du simple au double.
C'est la plus faible que l'on ait observée, un 6 février, depuis 2001 comme le précise le chercheur Simon Gascoin.
Des satellites pour mesurer l'enneigement
Depuis 20 ans, ce sont des images satellites qui permettent de mesurer les surfaces d'enneigement des Pyrénées. Des photos et des données sont enregistrées chaque jour par le satellite Terra dans le cadre d'une mission spatiale de la NASA. Il a été placé en orbite en 1999. Son objectif est d'explorer les interactions entre l'atmosphère, les terres, les régions enneigées, la glace et les océans ainsi que la balance énergétique.
Des algorithmes permettent ensuite de filtrer les nuages pour reconstituer au mieux les images.
Un phénomène identique mais moins marqué avait été noté en 2020.
Trop tôt pour parler de réchauffement climatique
Cela peut paraître beaucoup, mais 20 ans de photos satellites des Pyrénées, c'est peu. Trop peu en tout cas pour expliquer ce phénomène. Le réchauffement climatique pourrait être en cause, en tout cas il favorise ce type d'évènement, mais on ne peut pas faire de lien direct.
Le CESBIO
Simon Gascoin observe l'enneigement des Pyrénées depuis plusieurs années au sein du laboratoire de recherche Cesbio.
Le Cesbio est un laboratoire qui a pour vocation de développer des connaissances sur le fonctionnement de la biosphère continentale en faisant un usage important de la télédétection spatiale. Ces connaissances lui permettent de proposer de nouvelles missions spatiales d’observation de la Terre. C'est une unité de recherche qui dépend à la fois du CNES, centre national d'études spatiales, du CNRS, centre national de recherches scientifiques, de l'IRD, institut de recherche pour le développement et l'Université Paul Sabatier de Toulouse.