Bonne nouvelle pour les exploitants des remontées mécaniques du massif pyrénéen, une aide exceptionnelle de 54 millions d’euros leur a été allouée par l’État. Elle est destinée à compenser l’arrêt d’activité forcé, à cause du Covid-19, sur toute la saison hivernale 2020/2021.
Une aide exceptionnelle de 54 millions d'euros plus que bienvenue pour les exploitants de remontées mécaniques des stations de ski des Pyrénées, après des mois de fermeture imposée en raison de la crise sanitaire.
Le préfet d'Occitanie Étienne Guyot s’est exprimé sur le sujet : « Cette fermeture au public ayant conduit à une baisse significative voire à une absence totale des recettes que les exploitants de remontées mécaniques perçoivent en période normale, l’État a mis en place un dispositif d’indemnisation spécifique des exploitants (entreprises, associations et collectivités publiques) permettant de compenser, partiellement et sous certaines conditions, les pertes des exploitants".
Je me réjouis de la réponse « sur mesure » que l’État a pu apporter aux exploitants de remontées mécaniques du massif des Pyrénées, avec une aide exceptionnelle de 54 millions d’euros injectée directement dans l’économie locale montagnarde, durement frappée par la crise sanitaire après une saison blanche.
Une compensation partielle d'environ 50%
Cette subvention exceptionnelle permet "de compenser 70% des charges fixes des exploitants, elles-mêmes estimées à 70% du chiffre d’affaires, soit 49% du chiffre d’affaires de référence de l’exploitant non plafonnés (calculé sur la base des exercices pour 2017, 2018 et 2019) pour la période de fermeture".
Cette aide concerne 26 des 30 stations de ski réparties dans le massif pyrénéen, à savoir en Ariège, en Haute-Garonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, l'Aude et les Pyrénées-Orientales.
Un coup de pouce bienvenu pour les stations de ski
Laurent Garcia, directeur de la station de Peyragudes, dans les Hautes-Pyrénées, réagit sur cette aide exceptionnelle allouée par l'État : « L’État s’était engagé à couvrir 70% des coûts fixes, cela représente pour les stations 49% du chiffre d’affaires moyen des trois dernières années. Nous avons reçu un acompte de 36% début mai et il nous reste 13% à percevoir en septembre. L’État veut aussi s’assurer que les exploitants ne seront pas en situation bénéficiaire à l’issue de l’exercice. Cette aide va permettre d’avancer plus sereinement mais ce dispositif seul serait insuffisant en lui-même. Nous avons fait appel au PGE pour joindre les deux bouts et nous bénéficions aussi d’un report bancaire de 800 000€ ».
Il y aura peut-être deux «années blanches» mais cette aide va évidemment permettre d'envisager l'avenir plus sereinement. Par ailleurs, nous essayons de renforcer l’attractivité des activités d’été avec des propositions innovantes.
De son côté, Christine Massoure, Directrice générale de la Compagnie des Pyrénées, se réjouit évidemment de l'aide exceptionelle reçue tout en se concentrant également sur la relance à plus long terme :
"La casse a été limitée ! Le chômage partiel a permis d’embaucher les saisonniers et cette aide exceptionnelle permet la «survie». Certains domaines skiables se demandaient comment ils allaient payer les salaires de juin donc évidemment c’est une bonne nouvelle. Mais ce qui est primordial est ce qui va ressortir des annonces du plan «avenir montagne» pour savoir dans quel domaine on peut investir et reprendre les actions envisagées. Tout ce que nous avons traversé sur cette dernière année est une opportunité d’accélérer l’évolution, par rapport aux contraintes climatiques et aux attentes des clients. À nous de relever le défi !".
La casse a été limitée, l'aide exceptionnelle permet la "survie". Maintenant, il faut voir ce qui va ressortir du plan "avenir montagne". Les années à venir et le virage à prendre pour adapter nos offres, là est le défi à relever.
Aux aides d’urgence s’ajoutent en effet les plans à plus long terme. Le Premier ministre Jean Castex a dévoilé ce jeudi matin à Bourg-Saint-Maurice en Savoie son plan "avenir montagne" destiné à « accompagner les territoires de montagne vers une offre touristique résiliente et durable, adaptée aux spécificités de chaque massif, et à relancer l’investissement au service d’un objectif de transformation".