L'hôpital européen de Puigcerda vient d'hériter d'une manne providentielle. 4 millions d'euros pour cette structure hospitalière de Cerdagne-Capcir et plus de 3 millions pour la maison de retraite. Un don d'un richissime natif de la commune catalane décédé il y a 2 ans.
Benjamin d’une fratrie de neuf enfants, Joan Bonada Corretjans est né à Puigcerdà, en Espagne, en 1927. Mais c’est au Vénezuéla qu’il a passé 60 ans de sa vie et fait fortune grâce à la production d’emballages en carton notamment pour médicaments.
"Il a quitté Puigcerdà à 17 ans, durant la guerre, avec son frère qui devait partir à l'armée. C'était des moments difficiles. Sa soeur était mariée avec un homme qui avait des relations avec la Généralité de Catalogne qui était en exil. Ils lui ont demandé de porter des documents pour les exilés politiques à Paris. Quand ils sont arrivés, ils étaient en train de manger avec le consul du Vénezuéla" explique Joan Barnola Bonada, son neveu.
Une rencontre qui le poussera à traverser l’Atlantique et vivre en Amérique du sud. Mais revenu dans les Pyrénées catalanes pour ses vieux jours, avec son épouse andorrane, il meurt à l’hôpital transfrontalier de Puigcerdà, il y a deux ans, emporté par le Covid à 92 ans. Sa femme, elle, est décédée récemment.
Un don de 7,2 millions d'euros pour l'hôpital et la maison de retraite
75% de l'héritage du couple, qui n'a jamais eu d'enfant, est donc légué à l'hôpital et à la maison de retraite de Puigcerdà. Près de 4 millions d'euros pour le centre hospitalier et 3,3 millions pour la maison de retraite qui a accueilli le couple à la fin de sa vie.
Il aimait bien sûr le Vénezuéla mais c’était ici sa terre. De cette manière, il le rend aux habitants. Lui, ce qui lui plairait vraiment, c’est que tout cet argent serve à quelque chose qui reste.
Joan Barnola Montilla, petit-neveu du généreux donateur catalan.
Une volonté que l’hôpital dit vouloir respecter. Ce cadeau inattendu, annoncé il y a quelques mois, par un cabinet d'avocats basé aux Îles Caïman, représente presque 20% de son budget annuel.
"Notre investissement annuel, c'est entre 300.000 et 500.000 euros. Alors, un don de 4 millions, c'est énorme" se félicite le docteur Xavier Conill, directeur-adjoint de l’hôpital de Puigcerdà.
Un coup d’accélérateur pour le développement de la structure de santé franco-espagnole. Un premier projet est déjà évoqué, le remplacement du scanner d’imagerie médicale.