Coronavirus : cet été, il faudra réserver sa place sur la plage !

Comment faire respecter les distances sanitaires cet été, sur les plages ? Un véritable casse-tête sur tout le littoral méditerranéen. A Argelès-sur-Mer, les élus s'orientent vers une réservation électronique du temps de bronzette à l'aide de l'application créée par une start-up de Perpignan.


L’image de plages bondées, au cœur de l’été, appartient peut-être au passé. La crise sanitaire va contraindre les élus municipaux à limiter l’accès à leurs plages. Les édiles d'Argelès-sur-mer, l'une des plus importantes stations balnéaires de France, prennent les devants afin d’éviter la pire des solutions : la fermeture des plages sur décision gouvernementale.

Le maire, Antoine Parra songe à limiter le nombre de vacanciers grâce à un système de réservation électronique :


L’idée est que l’on réserve sa place sur internet comme cela se fait beaucoup maintenant pour les entrées des musées


Pour l’élu catalan : "On choisit un jour et un créneau de quelques heures. Cela serait gratuit et dans la limite des places disponibles et en toute sécurité sanitaire. C’est une piste sur laquelle nous travaillons."


Entrée de plage sur présentation d'un SMS de réservation


L' idée est développée par la start-up perpignanaise, Elloha. Ses  30 salariés sont en train de finaliser la formule : "Nous avons conçu une application téléphonique et un système de réservation pour les plages de l’ère covid" explique le fondateur d’Elloha, Bruno Delmas.


Une fois la réservation effectuée, la personne reçoit un SMS ou code QR qu’il présente, à l’entrée de la plage, à un agent ou un surveillant. Celui-ci confirme que sa place est réservée. Le système est souple. Il permet, par exemple, de prolonger la journée si le nombre maximal de personnes n’est pas atteint sur la plage. On a aussi pensé à un système identique pour un autre site de farniente, souvent saturé : les piscines des campings.


Eviter le scénario catastrophe de la fermeture des plages



Ailleurs, à Canet-en-Roussillon par exemple, les élus songent à un système de tickets à l’entrée de la plage qui limiterait, là-aussi, la densité de bronzeurs.

Antoine Parra, maire d'Argelès-sur-mer se montre plus réservé sur cette formule : "Cela pourrait créer des attroupements à l’entrée, au moment de prendre les tickets. Et des frustrations si l’on doit signifier aux vacanciers de rebrousser-chemin car le contingent de personnes est atteint. Alors qu’une réservation permettra de ne pas se déplacer pour rien s’il y a trop de monde."
 


La réflexion est donc en marche chez les élus des stations balnéaires qui ne veulent pas d’un scénario catastrophe : la fermeture totale des plages... Une éventualité qu'Antoine Parra ne peut envisager :

Si les plages sont fermées, notre station sera morte ! Rien que sur Argelès-sur-mer, le tourisme pèse 280 millions d’euros... 
 

L’ouverture des plages finalement envisagée  


Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a fait marche arrière. L’ouverture des plages et lacs sera finalement possible le 11 mai 2020 au cas par cas, la décision reviendra aux élus locaux.  Alors que le premier Ministre semblait ferme sur une fermeture des plages jusqu’au 2 juin, le ministre de l’intérieur a finalement reculé, certaines plages pourraient rouvrir lors du dé-confinement le 11 mai :
 
"La règle générale reste la fermeture mais le préfet pourra autoriser l'accès aux plages, lacs et centres nautiques sur demandes des maires"
 
Le gouvernement a-t-il plié face à l’incompréhension des élus locaux ?  60 parlementaires dont huit de l’Occitanie avaient notamment écrit au premier ministre Edouard Philippe pour demander de revenir sur cette décision. Parmi les signataires, le député LREM Patrick Vignal pour qui c’est une petite victoire :
 
« Le jacobinisme n’inspire plus confiance, Les meilleurs experts du territoire, ce sont les maires ! Les préfets sont garants de l’équité. Le maire connait son territoire » précise le député de l’Hérault
 
Parmi les édiles du littoral occitan, Robert Crauste.  A l’annonce du ministre de l’intérieur, le maire du Grau du Roi s’est empressé de s’adresser au préfet du Gard pour qu’il permette le 11 mai l’ouverture des 18 kilomètres dont il est responsable, sous certaines conditions.  

Il avait déjà adressé un courrier à Didier Lauga en début de semaine.  Robert Crauste ne souhaite pas une ouverture « comme avant », il souhaite mettre en place le concept de « plage dynamique », « sans serviette ».  Un espace où l’on peut se promener et pratiquer des activités sportives.  L’idée est de rester en mouvement, il faudra faire une croix sur les pique-nique et le farniente !
 
Du côté de la préfecture de l’Hérault, c’est la prudence : « Le préfet a pris acte des annonces du ministre de l’intérieur.  Le travail va être engagé avec les maires des communes du littoral, il est trop tôt pour se prononcer »
 
Mais l’espoir est permis.  A Sète, la pétition « Pour un accès libre et responsable aux plages et à la mer durant la pandémie de covid 19 » lancée le week-end dernier a déjà récolté près de 4000 signatures. Parmi les trois cosignataires du texte Marie-Thérèse Mattera, médecin généraliste à Sète et militante écologiste. Pour elle, il est plus cohérent de responsabiliser la population au partage de l’espace naturel. 

Elle le constate tous les jours dans son cabinet, les messages de distanciation sociale sont bien passés : « En tenant compte des spécificités locales, et en encourageant un comportement responsable de chacun pour éviter les regroupements et respecter les mesures barrières en vigueur, il est temps aujourd’hui de reconsidérer cette interdiction » précise la pétition.

Qu'en est-il des rivières ? 

Alors que l'accès au littoral est soumis à la décision des maires et préfets locaux, rien ne limite l'accès aux rivières et aux fleuves de la région, qui plus est très nombreux. Dans l'arrière pays, la peur d'un afflux de baigneurs et de promeneurs se fait sentir sans pour autant avoir de solution face à ce probléme. Faut-il interdire ou limiter l'accès aux berges des fleuves et rivières ? C'est en tout cas la question que se pose les élus de la région. 
Pour l'instant, rien n'est envisagé. Tous comptent sur la responsabilité de chacun. 
 
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