Couverte de sang et blessée au ventre, une femme s'est effondrée ce jeudi vers 10 heures 30 devant le Palais de Justice de Perpignan. A l'arrivée des secours, elle s'est accusée du meurtre de son père. Les enquêteurs sont perplexes.
Les passants et les automobilistes qui circulaient ce matin sur la place Arago, au centre-ville de Perpignan, ont été saisis d'effroi : une femme couverte de sang, soutenue par un homme, a titubé et s'est effondrée devant les grilles du Palais de Justice. Très vite, un médecin et une ambulance des pompiers l'ont prise en charge alors que des policiers recueillaient les premiers témoignages.
Transportée au centre hospitalier de Perpignan, cette femme est blessée au bras, à l'abdomen et au ventre. Des perforations dûes à une arme blanche, probablement un couteau, ont été constatées. Plus étrange, les premiers témoins, notamment la personne qui l'a soutenue sur plusieurs dizaines de mètres, ont affirmé que cette femme s'accusait d'avoir "tué son père" au cours d'une dispute. Affirmation que la femme hospitalisée aurait renouvelée devant les policiers tout en indiquant un lieu pour le déroulement des faits : son domicile de la rue Jacques Dugommier, une ruelle du quartie Saint-Mathieu, toute proche du Palais de Justice.
Perplexité des enquêteurs
En milieu d'après-midi, les enquêteurs tentaient toutefois de vérifier ces affirmations car... aucune victime blessée ou décédée n'a été retrouvée rue Jacques Dugommier. Parmi les personnes qui ont soutenu ou porté secours à la femme poignardée, aucune ne peut confirmer la présence d'un tiers ou la réalité de l'agression.
Les enquêteurs tentaient donc d'identifier les proches de la femme dont les blessures seraient réelles mais superficielles. Après avoir procédé à une audition judiciaire - en fin d'après-midi - au sein de l'hôpital, les policiers n'excluent pas que cette personne "en situation de détresse psychologique" se soit elle-même infligé des coups.