Coronavirus : colère du directeur de l'hôpital transfrontalier de Cerdagne "le confinement, ce n'est pas les vacances"

"Le confinement, ce n’est pas les vacances !" C’est le coup de colère du directeur de l’hôpital transfrontalier de Cerdagne suite à ce constat : ces derniers jours, 20% des patients pris en charge dans l’établissement de Puigcerdà ne vivent pas sur place.

Depuis la crise du Covid-19, cet hôpital de proximité ouvert il y a bientôt 6 ans à Puigcerdà, s’est organisé : 16 chambres, 32 lits sont totalement isolés du reste de l’établissement pour les patients atteints du coronavirus.

15 malades y sont hospitalisés ce mardi 7 avril. Les services de maternité et traumatologie continuent de fonctionner.

Un établissement de proximité dimensionné et structuré pour une population de 30 000 habitants qui vivent à l’année des deux côtés de la frontière sur les sommets de Cerdagne et Capcir. Un équilibre mis à mal par l’arrivée de «touristes», venus rejoindre leur résidence secondaire.
 


20% des patients n'habitent pas en Cerdagne

Francesc Bonet le directeur de l’hôpital pousse un cri de colère lorsqu'il réalise qu'une partie non négligeable des personnes admisent à l'hôpital ne vivent pas sur place.

Il raconte : «Ces deux dernières semaines, et ce week-end on a eu en moyenne 20% des patients pris en charge pour tout type de pathologie qui ne vivaient pas en Cerdagne».

Le personnel en a pris conscience lors des admissions avec les adresses de domiciliation qui figurent sur les cartes vitales françaises et carte «Salud» espagnoles.
 

Mais là on est en plein confinement pas en vacances !

Il poursuit indigné : «On sait gérer les variation de populations. La Cerdagne est une région touristique en hiver et en été, pour les Français et les Espagnols. On a l’habitude. Malgré les contrôles sur les routes et à la frontières, les amendes de 600 euros par personne, les gens arrivent jusqu’en Cerdagne!».

Pour lui c’est un manque de civisme dont les conséquences pourraient être graves.
 

Les gens qui arrivent des grandes villes comme Barcelone prennent le risque d’amener le virus avec eux. On a, à Err et à Puigcerda, des maisons de retraite, des personnes âgées, dépendantes.

 
 

Une situation sous contrôle mais déjà tendue 

L’hôpital de Cerdagne a pu faire face à l’épidémie jusqu’à présent, mais il ne dispose pas d’unité de soins intensifs.

«Nous avons soigné une trentaine de personnes positives au Covid-19 depuis le début de l’épidémie. Nous avons 4 respirateurs qui peuvent être utilisés quelques heures pour les patients critiques. Nous avons déjà dû évacuer 5 à 6  malades vers d’autres hôpitaux comme Foix, Lleida et Barcelone. Mais la situation est sous contrôle» raconte le directeur de l’hôpital.

Une stabilité précaire à ses yeux, si certains continuent à braver les mesures de confinement pour profiter du grand air de la Cerdagne.
 


Un cri d'alarme entendu et relayé

Cette indignation, cette inquiétude, Francesc Bonet l’a exprimé dans un tweet : «Quim Torra le président de la généralitat de Catalogne a relayé mon message sur les réseaux sociaux et j’ai eu un entretien avec le ministre de l’Intérieur de Catalogne. Les gens se croient à l’abri des amendes sur les petites routes de montagne, mais les contrôles seront renforcés ! Il faut que la population soit plus solidaire».
Une urgence selon lui à quelques jours du week-end pascal qui débute dès ce jeudi en Espagne.
 
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