Coronavirus : la double peine pour les femmes battues confinées à leur domicile ?

Pas de rupture pour les salariées et bénévoles du CIDFF à Perpignan. A l'heure du coronavirus, le télétravail est aussi de mise pour assurer les permanences téléphoniques et le suivi des actions : que ce soit de l'écoute, du conseil juridique ou encore du soutien à l'apprentissage des langues.
 

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 Il est encore trop tôt pour affirmer si l'impact du confinement obligatoire favorisera ou non les violences faites aux femmes dans le cadre conjugal. Un fléau social, qui en temps ordinaire, a déjà du mal à sortir des murs de la maison.

Elle ne peut lui échapper . Elle reste sous son contrôle


"C'est assez paradoxal. Il est permis de penser que l'auteur des violences sachant que sa compagne ou épouse ne peut pas sortir du domicile et lui échapper, soit rassurer. Elle ne peut lui échapper . Elle reste sous son contrôle " explique  Brigitte Desbarats, Directrice du Centre d'Information des Droits des Femmes et des Familles des Pyrénées-orientales. Elle poursuit: "mais le risque de cette promiscuité, qui est parti pour durer, c'est de voir s'enkyster des situations où l'homme et la femme connaissent des difficultés relationnelles."  
 

Le 3919 

 Le  3919 , numéro d'urgence pour les femmes battues,  est toujours actif selon Brigitte Desbarats même si les pouvoirs publics sont actuellement en train de réorganiser l'accueil téléphonique et la prise en charge. Covid 19 oblige, les forces de l'ordre sont avant tout mobilisées sur le respect du confinement.
 
Dans un communiqué , Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat, chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, a  demandé  aux services des droits des femmes et  en préfecture,  "des remontées sur la situation des centres, leur équipement, la mise en œuvre des mesures barrières, et l’organisation de « l’école à la maison » pour les enfants hébergés avec leurs mères.» Et ce dans chaque département.

S'agissant des gardes d'enfants à la maison, on s'aperçoit que "dans la majorité des cas, c'est la femme et mère de famille qui s'arrête de travailler pour s'occuper des enfants." sourit Brigitte Desbarats. 


Informer la population étrangère au mesures de confinement 

A l'instar de beaucoup d'entreprises ou institutions , le CIDFF 66 s'est organisé dès le 16 mars pour aménager les postes de travail à domicile et permettre ainsi  une continuité en restant joignables. 13 femmes, parmi lesquelles trois sont dédiées à l'accompagnement des femmes victimes de violences, assurent donc les permanences. "Impossible de les recevoir dans notre structure mais nous les invitons à nous joindre par téléphone ou par mail. Et même pour l'apprentissage du français, les cours sont toujours dispensés." 

En moyenne, ce sont  135 femmes qui suivent cette activité et "avec l'actualité du COvid 19, cette population étrangère  qui ne maîtrise pas le français est demandeuse d'infirmations. Nous les aidons à comprendre les mesures de protection en vigueur".
 
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