Les soirs de février, il est possible d'apercevoir les Pyrénées depuis Marseille

Un phénomène optique étonnant permet d'observer, au coucher du soleil, le massif pyrénéen du Canigou depuis les sommets de Provence, à 250 kilomètres de distance. Le phénomène se produit chaque année entre le début de janvier et la fin de février. Jusqu'au 15 février, c'est l'agglomération marseillaise qui est concernée.

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Certains soirs de février, au coucher du soleil, une masse rocheuse peut être aperçue depuis les côtes de Provence, au loin, au beau milieu de la mer. Pendant des siècles, cet étrange phénomène est resté inexpliqué. Jusqu'à ce que, en 1808, un astronome austro-allemand, Franz Xaver von Zach, perce enfin le mystère. Malgré les 250 kilomètres qui les séparent de la Provence, il s'agit des Pyrénées, et plus précisément du massif du Canigou, situé dans les Pyrénées-Orientales.

Les savants de l'époque avaient du mal à croire Franz Xaver von Zach. Impossible, selon eux, d'observer à Marseille un sommet montagneux aussi lointain. "Ils arguaient que, si l'on traçait une ligne entre le sommet des Pyrénées et la Provence, celle-ci traverserait l'écorce terrestre. On n'avait pas alors toutes les connaissances d'aujourd'hui sur les propriétés de la lumière", explique Alain Origné. Cet astrophysicien marseillais à la retraite s'est passionné pour ce phénomène depuis deux décennies. En parallèle de son office de chercheur pour le CNRS, l'homme de 73 ans y a même consacré un blog et un livre (Le Canigó, une île éphémère en Provence, Éditions Trabucaire, 2023, 112 pages).

"Certains croyaient voir une île"

"Avant la découverte de Franz Xaver von Zach, certains croyaient voir une île. Les pêcheurs, qui avaient la connaissance de la mer, leur répondaient que c'est impossible", explique-t-il. En vérité, il s'agit donc d'un massif pyrénéen, bien terrestre.

Si cette apparition est possible, c'est grâce à l'atmosphère terrestre, qui fait se courber les ondes lumineuses en provenance du Canigou, de sorte que celles-ci sont ramenées vers le sol à mesure qu'elles avancent en direction de la région provençale. "Sur le trajet entre le massif du Canigou et la Provence, il y a 80% de mer, donc une zone plate, où aucune colline ne peut couper la course des ondes lumineuses", vulgarise Alain Origné.

Lorsque le coucher de soleil, vu depuis la Provence, s'aligne parfaitement avec les montagnes du Canigou, "alors, le massif se découpe en ombre chinoise sur le soleil", décrit l'astrophysicien, qui capture des photographies du phénomène depuis vingt ans. Encore faut-il pour cela que la météo laisse une vue dégagée.

Un alignement avec le soleil

À mesure que les jours de l'année passent, la trajectoire du soleil change, tout comme les lieux d'où le phénomène est visible. Ainsi, il faut se situer sur la colline de la Garde, près de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, à Marseille, pour voir le Canigou autour du 11 février. Entre le 12 et le 13 février, le lieu d'observation idéal passe au Pic de Bertagne, dans le massif de Sainte-Beaume, dans l'arrière-pays marseillais. Les 14 et 15 février, pour la Saint-Valentin, il faut aller au Crêt Saint-Michel, sur la calanque Sugiton, pour profiter de l'alignement avec le soleil.

Alain Origné a mené un recensement précis des points de vue et des dates qui leur sont associées pour voir le massif pyrénéen, disponible sur son blog.

En tout, le phénomène est observable, en hiver et sur la côte méditerranéenne, pendant environ deux mois. Selon les estimations d'Alain Origné, les observations peuvent débuter le 1er janvier à Saintes-Maries-de-la-Mer, en Camargue, dans les Bouches-du-Rhône. La saison se termine le 22 février à Toulon, dans le Var.

Pour ceux qui manqueraient d'observer le Canigou depuis la côte cet hiver, une séance de rattrapage est possible à l'automne, lorsque, six mois plus tard, le soleil repasse le soir sur les mêmes trajectoires. Là encore, le phénomène dure environ deux mois, entre le 25 octobre et le 12 décembre.

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