3 liaisons en moins cet été au départ de Perpignan. Et des avions plus petits pour les 4 vols journaliers sur Paris. L'annonce de la filiale régionale d'Air France de réduire la voilure provoque la colère des usagers comme des décideurs. D'autant plus que Hop! affiche de bons résultats pour 2018.
Mauvaise nouvelle pour les voyageurs aériens de Perpignan. La compagnie Hop! qui assure plus de la moitié du trafic de l'aéroport réduit la voilure en 2019 par rapport à l'année dernière. Une décision difficile à comprendre pour tous, car les chiffres sont excellents.
Incompréhensible pour les usagers
L'année dernière à Perpignan, Hop! a embarqué 250 000 passagers. C'est plus de la moitié du trafic de l'aéroport. Et les taux de remplissage sont excellents, si l'on en croit les chiffres du Département : Plus de 90%. Alors pour tous ceux qui empruntent la ligne, et notamment la présidente de l'association des usagers de Hop!, Dominique Tabarie, c'est l'incompréhension.
Conclusion désabusée de la représentante des usagers : "On a fait des sacrifices et Hop!, aujourd'hui, nous ferme la porte au nez""Qu'on ne dise pas que ces lignes sont déficitaires, c'est faux!" explique la présidente. Un non-abonné qui prend un vol à la dernière minute va payer 650 euros. ce sont donc des avions à l'économie contraignante pour nous car les places sont limitées".
"Hérésie économique", dénonce le Département
La lettre ouverte d'Hermeline Malherbe, la présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales, au PDG d'Air France donne le ton.
"Cette annonce inacceptable me met en colère", commence la présidente. Non seulement c'est une "hérésie économique, qui va à contre-courant des bons résultats affichés", mais pour Hermeline Malherbe, "En réduisant l'offre jusqu'alors proposéee, c'est toute l'attractivité de Perpignan et des Pyrénées-Orientales qu'Air France menace".
Une vive critique relayée par les décideurs catalans. Pour Xavier Danjou, président du G16, " C'est des choix qui ne sont pas dans l'air du temps. Aujourd'hui il faut essayer de faciliter les transports, d'essayer de donner de la compétitivité aux entreprises, et leur donner la possibilité d'attirer des compétences et de se déplacer sur des lieux de décision."
Gestion nationale, répond Air France
Face à l'incompréhension des acteurs locaux, la filière régionale d'Air France met en avant des contraintes nationales.
"Nos avions ne sont pas toujours disponibles", a expliqué Hélène Abraham, la Directrice générale adjointe de Hop! jointe au téléphone par France 3 Pays Catalan.
Pour 2019, la compagnie explique qu'elle anticipe des travaux à Orly et doit gérer sa flotte. Tous les avions sont utilisés et ont besoin de passer en maintenance. Et la directrice générale adjointe de confirmer que les 4 vols quotidiens sur Orly seront exploités sur des avions de 100 sièges.
Le reportage sur le tarmac de Perpignan de Gwendolina Duval et Alain Sabatier
Décision ferme?
La présidente des P.O termine son courrier à Air France en demandant à la compagnie de surseoir à sa décision.
A l'heure où nos concitoyens ont de fortes attentes en matière de mobilité et qu'il importe que chaque territoire prenne sa place dans la République française, conclut Hermeline Malherbe, je n'ose imaginer que vous ne reveniez pas sur la programmation.
Et la présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales de proposer une rencontre au PDG de Air-France.