19 mars 1962 : plusieurs maires de la région refusent la commémoration

La journée de commémoration du 19 mars 1962 (date du cessez-le-feu en Algérie) n'en finit pas de faire polémique. Des associations de rapatriés, de harkis et des élus du Languedoc-Roussillon refusent de s'y associer. Des contre-cérémonies sont organisées.

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En Languedoc-Roussillon, cérémonies et contre-cérémonies vont émailler cette journée du 19 mars, qui se voulait pourtant consensuelle dans l'esprit du législateur.  Car la polémique fait rage autour de la décision du Parlement de faire de ce jour une "journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Alégrie et des combats en Tunisie et au Maroc".

Plusieurs élus régionaux en désaccord

Certains rapatriés et harkis désapprouvent le choix de la date du 19 mars 1962, instaurant le cessez-le-feu en Algérie, mais suivie de nombreuses exactions de part et d'autre.
Plusieurs élus du Languedoc-Roussillon ont également fait connaître leur désaccord, à l'image de Michel Py, le maire (UMP) de Leucate (Aude). Il a signifié son refus de commémorer cette date au Préfet, par courrier, jugeant que cette journée "divise la communauté nationale".


Raymond Couderc, sénateur-maire (UMP) de Béziers, de même qu'Elie Aboud, député (UMP) de la 6ème circonscription de l'Hérault, ne participeront pas non plus aux cérémonies. Tout comme Jean-Pierre Grand le maire de Castelanau-le-Lez.

Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan, invité du 19/20

Béziers, où une contre-cérémonie est organisée à 17h30 au cimetière, devant la stèle en hommage aux civils et militaires morts Outre-Mer.
A Perpignan, dès ce mardi matin, le drapeau français a également été mis en berne. Une minute de silence a été observée devant la mairie. Le maire, Jean-Marc Pujol, lui-même Français d'Algérie, expliquera son choix dans notre journal régional de 19 heures.
A Sète, plusieurs centaines de personnes ont commémoré le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu en Algérie. Opposé à cette journée du souvenir, le maire de la ville était absent.
De leur côté, la Coordination des Associations de Rapatriés et Harkis et le Cercle Algérianiste de Narbonne (Aude) appelaient à un rassemblement de protestation ce même jour à Perpignan, devant le monument de Bir Hakeim.
Samedi 16 mars, une cinquantaine de harkis s'est aussi rassemblée à Montpellier, devant la préfecture. Ils ont demandé l'abrogation de la loi et le vote d'un nouveau texte reconnaissant le massacre des harkis en Algérie après le 19 mars 1962. 
Les manifestants ont accroché sur les grilles de la préfecture des banderoles proclamant "L'Etat français est responsable et coupable du génocide de 150.000 harkis et leurs familles après le 19 mars 1962", ou encore: "51 ans de mépris, de trahison, d'injustice et d'indifférence: stop, ça suffit".

De nombreuses cérémonies commémoreront le 19 mars 1962

Mais de nombreuses autres communes ont choisi de commémorer cette journée, conformément au texte de loi. Les préfets ont ainsi demandé aux maires de hisser le drapeau français sur les bâtiments publics.
A Sète, une cérémonie a bien eu lieu, ce matin, en présence de plusieurs centaines de personnes, mais en l'absence du maire (UMP). François Commeinhes conteste le choix de la date de cette commémoration.
Enfin La FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, au Maroc et et en Tunisie) appelle de son côté dans un communiqué à respecter cette journée "dans le respect de toutes les mémoires, avec un esprit de tolérance, en regardant l'histoire avec lucidité" et à puiser "dans les leçons du passé".
La FNACA a commémoré la journée au mémorial départemental de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) et au monument aux morts de Perpignan.

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