La cantine de production du pôle pédiatrique de Cerdagne, à Osseja, pourrait disparaître. Une situation inconcevable pour les salariés qui ont profité du passage d'Emmanuel Macron en Andorre pour lui remettre une lettre.
Emmanuel Macron passe la journée de vendredi dans la principauté d'Andorre, minuscule Etat pyrénéen entre la France et l'Espagne, dont le président français est "coprince" depuis une tradition qui remonte à Charlemagne. A la mi-journée, le chef de l'Etat prononcera un discours lors de la session solennelle du Conseil général et en fin de journée s'adressera à la population, avant de repartir à Paris vendredi soir.
Lettre remise au chef de cabinet
Une petite délégation de la Perle Cerdane était présente jeudi soir devant l'hôtel qui accueille le Président de la République. Les salariés protestent contre la fin annoncée d’une cantine de production sur place à Osseja. Ils ont remis une lettre à François-Xavier Lauch, le chef de cabinet d'Emmanuel Macron: "Les salariés souhaitent pérenniser leurs emplois, au service d'enfants malades et d'adultes handicapés."
Les salariés souhaitent pérenniser leurs emplois, au service d'enfants malades et d'adultes handicapés
La Perle cerdane est un pôle pédiatrique qui compte 240 salariés pour 190 patients âgés de 0 à 18 ans. Cette structure de soins traite l’obésité, les pathologies respiratoires, IME. "Elle est à la fois un poumon économique et une offre de soins rares dans ce secteur montagneux loin de Perpignan," explique Marc Puente, représentant du personnel.
Nous apprenons aux enfants à bien manger
"L'Agence régionale de la Santé souhaite simplement que nous conservions une cuisine de réchauffage avec une liaison froide. Nous recevrions les repas tous les trois jours. Nous apprenons aux enfants à bien manger. Si nous ne faisons plus que rechauffer les plats, nous allons perdre en qualité. Nous aurons alors moins de patients et donc inéxorablement nous perdrons des emplois."
Selon les salariés, l'impact financier lié à la disparition de la cantine de production serait un surcoût de 100.000 à 200.000 euros. L'Agence Régionale de la Santé Occitanie ne fait pas la même analyse: "Nous travaillons sur un projet de restructuration de la filière pédiatrique des soins de suite et réadaptation. Nous souhaitons effectivement mutualiser la production de repas et donc la rationnaliser. Sur le pôle sanitaire Cerdan, à Err, il existe une cuisine de très grande qualité qui ne fonctionne qu'à la moitié de sa capacité," explique Bertrand Prud'hommeaux, directeur de l'offre de soin et autonomie à l'ARS Occitanie.
Nous parlons de deux cuisines hospitalières. On ne parle pas d'externaliser la fabrication des repas chez un industriel
"La question est simple: mutualise-t-on ou est-ce qu'on reconstruit ? J'insiste, nous parlons de deux cuisines hospitalières. On ne parle pas d'externaliser la fabrication des repas chez un industriel. Enfin, il faut noter que les deux sites ne sont distants que de 8 kilomètres," insiste Bertrand Prud'hommeaux.