À Barcelone, les indépendantistes catalans sont parvenus lundi à conserver la présidence du Parlement de Catalogne malgré la perte de leur majorité absolue, lors du scrutin de mai 2024. Des élections remportées par les socialistes qui espéraient pouvoir se hisser au pouvoir dans la région frontalière des Pyrénées-Orientales.
Se réunissant pour la première fois depuis les élections régionales du 12 mai dernier, les députés catalans ont élu Josep Rull au poste clé de président du Parlement de Catalogne.
Un ex-prisonnier "politique" à la tête du Parlement
Ce membre de Junts, Ensemble pour la Catalogne, le parti de Carles Puigdemont, a passé plus de trois ans en prison pour son rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017 avant d'être gracié par le gouvernement de gauche espagnol en 2021.
Son élection a été rendue possible par un accord entre les différentes formations séparatistes, Junts, ERC et la CUP, et la décision de l'extrême gauche de s'abstenir et de ne pas voter pour la candidate du Parti socialiste.
Les indépendantistes ont perdu leur majorité absolue au parlement régional le 12 mai 2024 lors d'un scrutin remporté par le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez. Ce dernier en avait fait un enjeu central de son mandat et voulait prouver que sa politique de détente en Catalogne avait porté ses fruits et entraîné une diminution du sentiment séparatiste, plus de six ans après les évènements et le référendum de 2017.
Qui sera président de la Catalogne ?
Son candidat Salvador Illa, ancien ministre de la Santé durant la pandémie de Covid-19, n'a toutefois pas remporté de majorité absolue et va avoir besoin de nouer des alliances avec d'autres formations s'il veut accéder à la présidence de la région.
Carles Puigdemont, arrivé deuxième de ce scrutin, a lui aussi annoncé son intention de présenter sa candidature à la présidence de la région.
Il estime avoir plus de chances que M. Illa de former un gouvernement dans un parlement local très fragmenté.
Dans ce contexte, les voix d'ERC (Gauche Républicaine de Catalogne), l'autre grand parti indépendantiste qui a subi un revers le 12 mai, seront indispensables aux deux candidats s'ils veulent espérer l'emporter. Le dernier président de la Catalogne, le séparatiste modéré Pere Aragonès, était issu de cette formation.
L'investiture du futur président régional devrait être débattue à partir du 25 juin.
Installé depuis 2017 en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires, Carles Puigdemont espère pouvoir revenir en Catalogne pour l'occasion grâce au vote il y a deux semaines d'une loi d'amnistie par le Parlement espagnol.