L'ADN a parlé : la tombe de Dali a été ouverte pour rien. Celle qui voulait être reconnue comme la fille du peintre surréaliste n'est pas son enfant et devra certainement payer la procédure judiciaire. La fondation Dali pourrait intenter une action pour compenser le coût faramineux de l'exhumation.

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La voyante espagnole de 61 ans qui voulait être reconnue comme la fille du peintre surréaliste n'est pas son enfant, a annoncé mercredi la Fondation Dali, se fondant sur les résultats de tests ADN.


Le rappel de l'affaire qui a passionné les Espagnols


Pilar Abel, née dans la ville catalane de Figueras comme le maître surréaliste, prétendait depuis des années être sa fille unique, le fruit d'une brève liaison entre lui et sa mère, à l'époque employée de maison. Selon sa version des faits, sa mère et sa grand-mère lui avaient révélé pendant son enfance qu'elle était la fille de Dali...

Elle avait présenté devant un tribunal de Madrid une demande de reconnaissance en paternité. La juge chargé du dossier avait ordonné l'exhumation malgré les protestations de la Fondation Dali, qui avait déposé en vain un recours.

Le 20 juillet, des experts avaient finalement été contraints de prélever deux os longs, des poils et des ongles sur le cadavre de l'artiste, extraits de sa tombe au Théâtre-Musée Dali de Figueras, pour les faire analyser à l'institut de toxicologie de Madrid et les comparer avec l'ADN de la plaignante.
Une décision qualifiée mercredi de "totalement inadéquate et disproportionnée" par la Fondation Dali.

Coûts faramineux


C'est "la fin d'une absurde et artificielle polémique", a conclu dans un communiqué offensif la Fondation Dali.
Cependant, la procédure judiciaire devrait continuer: la justice doit annoncer le 18 septembre les résultats des tests ADN, avant de prendre une décision.
Si Pilar Abel avait été reconnue comme la fille naturelle du fantasque peintre, elle aurait pu revendiquer un quart de son inestimable héritage, entièrement cédé à l'Etat espagnol.

La "fausse" fille de Dali devra-t-elle payer?


Si la justice tranche en sa défaveur, ce qui est problable au regard des résultats ADN, Pilar Abel devra payer les coûts de la procédure, selon ce qu'avait précisé son avocat, Enrique Blanquez, avant même l'exhumation.
Mercredi, Pilar Abel et Me Blánquez ont cependant assuré à l'AFP n'avoir reçu aucune information de la justice. "J'attends que la notification me parvienne", a dit l'avocat, commis d'office dans cette affaire.

La Fondation, elle, "se réserve le droit d'intenter des actions" afin de compenser les coûts et préjudices liés à l'exhumation qui pourraient être faramineux. Les experts avaient dû soulever une dalle de plus d'une tonne protégeant le cercueil en bois massif de Dali.

Et il faudra maintenant remettre à leur place, à une date qui n'a pas encore été fixée, les restes du peintre, mort en 1989.

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