Pour faire face à un manque de places, la mairie de Pia, à quelques kilomètres au nord de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, souhaite réutiliser les quelques tombes qui sont abandonnées. Un choix qui n'est pas du goût de tous.
Depuis plusieurs mois, un groupe d'amis a décidé de passer son temps libre à rénover des tombes à Pia, dans les Pyrénées-Orientales. Mais ils ne font pas ça par plaisir.
Comme dans beaucoup d'autres communes en France, la mairie fait face à un manque de places jusque dans son cimetière. Pour tenter de résoudre le problème, elle souhaite réutiliser les quelques tombes qui sont abandonnées et déplacer des sépultures pour accueillir de nouvelles personnes.
Rénovées et intouchables
Opposé à cette décision, un collectif s’est formé afin qu'aucune tombe ne soit sortie de terre. "Pour nous, le fait de déplacer ces corps dans cet ossuaire, de revendre ou encore de jeter les croix revient à repousser le problème de 20 ans", estime Brian Charbon, membre du collectif ICES.
De son côté, la mairie de Pia assure ne pas avoir le choix, le cimetière étant complètement saturé. Les travaux de maintenance du groupe d'amis paralysent le dossier, car aucune tombe rénovée ne peut être touchée. "Je dirais que, pour eux, c'est de la bienveillance, néanmoins ça met à mal le système, estime Jérôme Palmade, Maire LR de Pia. Surtout que ce qu'ils font est illégal puisqu'il s'agit d'une propriété privée."
Comment on enterre nos prochains défunts si on ne peut pas récupérer les tombes ?
Jérôme Palmade, maire de Pia (Pyrénées-Orientales)
Le cimetière a pourtant déjà été élargi il y a deux ans, avec toute une parcelle rajoutée sans que ce soit suffisant.
"On fait une reprise de tombe d'abord parce-qu'on n'a plus de place, on ne pourra pas créer un deuxième cimetière, avertit Marie Verner, officier d'état Civil à Pia. D'autant plus, que ce sont des tombes qui datent des années 1940. Donc une dizaine d'entre-elles sont inconnues et il n'y a donc plus d'héritier pour les entretenir." La mairie attend toujours que des proches se manifestent pour qu'une des 60 tombes non-identifiées et susceptibles d'être déplacées retrouve une identité.
Ecrit avec Guillaume Richard et Frédéric Savineau.