Louis Aliot réagit, mercredi, à la polémique autour des conditions de détention dans la maison d'arrêt de Perpignan. Un rapport de la contrôleure des prisons, rendu public, évoque des conditions de détention "indignes". Le maire RN de la ville pointe la responsabilité de l'État.
"Surpopulation endémique", "humiliation" des détenus, "odeurs d'urine de chat omniprésentes" : dans un document du 6 juin rendu public mercredi, la contrôleure des prisons demande au gouvernement d'améliorer rapidement les conditions de détention à la maison d'arrêt de Perpignan qu'elle juge "indignes". Elle recommande également de "garantir la protection" des détenus, menacés par d'autres prisonniers.
0,84 m2 pour "vivre et se mouvoir"
Dans la foulée, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a reconnu que la surpopulation carcérale à Perpignan constitue "une problématique majeure".
Le 3 avril, note la contrôleure, il y avait 315 détenus pour 132 places dans le quartier des hommes. De ce fait, 67 dormaient sur un matelas au sol et, dans les cellules occupées par trois détenus, chacun disposait de 0,84 m2 pour "vivre et se mouvoir".
"Pour libérer des places, le ministre libère des détenus !"
Dans un communiqué, le maire de Perpignan Louis Aliot affirme que "la surpopulation carcérale est un mal chronique des établissements pénitentiaires français et les conditions de vie en prison restent une préoccupation majeure pour nous, élus locaux", tout en se dédouanant car, dit-il, il ne s'agit "ni d’une compétence communale, ni intercommunale". Pour Louis Aliot, "la construction d’une deuxième prison dans le Pyrénées-Orientales ne réglera malheureusement rien."
Le vice-président du Rassemblement national regrette que le garde des Sceaux "se félicite que 600 détenus aient bénéficié de réductions de peines depuis janvier !" Il évoque "des effets d’annonce pour justifier une situation inacceptable, qui ne sont absolument pas suffisants !" "Pour libérer des places, le ministre libère des détenus ! Un comble !"
Ce mardi, Pierre Grousset, le secrétaire local Ufap-Unsa-Justice au centre pénitentiaire de Perpignan, expliquait que la maison d'arrêt faisait face depuis plusieurs mois à une prolifération de punaises de lit. Auparavant confiné aux cellules des détenus, le problème s'était étendu jusqu'aux couloirs fréquentés par le personnel. Dans un tract, l'organisation syndicale multicarcérale déplorait, photo à l'appui, la morsure à la jambe d'un des employés.