Confinement à Perpignan : le flou des attestations pour les achats frontaliers en Espagne

Parmi les motifs de déplacements autorisés durant le confinement, les courses de première nécessité. Nourriture, boissons, tabac, des produits pour lesquels de nombreux habitants des Pyrénées-Orientales se ravitaillaient en Espagne. La frontière reste ouverte mais les acheteurs français sont rares.

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Peut-on cocher la case "Déplacements pour effectuer des achats de première nécessité dans les établissements dont les activités demeurent autorisées" quand on habite non loin de la frontière espagnole et que l'on souhaite se ravitailler en nourriture, boissons ou tabac au Perthus ou à la Jonquera? La frontière avec l'Espagne n'étant pas fermée et l'attestation ne limitant pas le kilomètrage pour les achats, cela semble toujours possible, mais dans les faits, rares sont les Français qui s'y risquent.

Le "flou" des attestations

Le Perthus vidé de sa foule habituelle. Dans les supermarchés et tabacs de la ville-frontière, les clients français se font rares.
Ceux qui sont là assurent pourtant n'avoir rencontré aucun contrôle. Comme Jonathan qui vient de Sorède, une commune française proche de la frontière du Perthus:
Moi j'habite à côté donc ça n'a pas changé grand chose. Juste on est un peu plus tranquille et c'est ce qu'il y a de mieux!
 
Le poste frontière reste ouvert et les règles du reconfinement autorisent les courses de première nécessité sans limite fixée de kilométrage, même si la préfecture rappelle que les déplacements doivent être "raisonnables et justifiés". Le prix plus bas du tabac en Espagne est une justification en soi pour les petits budgets... Yannick, par exemple qui habite à Bédarieux dans l'Hérault, a fait le calcul et continue à s'approvisionner au Perthus.
"Au final même si on se fait arrêter à la frontière et qu'on paie une amende, on y sera toujours gagnant par rapport au prix en France".

Stéphanie, elle, vient de beaucoup moins loin. Cette Perpignanaise n'hésite pas à remplir son coffre de denrées au Perthus car elle pense être dans les clous.
 

J'ai une attestation, j'ai fait mes courses alimentaires, je peux être contrôlée, je pense que je suis dans mes droits!

Stéphanie, habitante de Perpignan

De nombreux commerces fermés à la frontière

Côté espagnol, les petits commerces autorisés à ouvrir ont pour la plupart tiré le rideau. Les Français constituent la grande majorité de leur clientèle et ils sont devenus beaucoup plus rares avec le confinement.

"Ils sont fermés parce que n'ayant pas tant de clients, ça ne sert à rient d'avoir tant de magasins ouverts" explique le représentant des commerçants du Perthus.
 

On essaie de faire comme on peut, on a donné des vacances aux gens qui en avaient encore et quand ils auront fini les congés ce sera la fin du mois....on espère qu'ils ouvriront un peu...

Bruno Comas, psdt commerçants du Perthus

 

A la Jonquera, les centres commerciaux désertés

Les grandes surfaces n'ont pas les mêmes autorisations d'ouverture qu'en France pendant le confinement. Des parkings déserts, quelques enseignes ouvertes mais très peu de véhicules français. Et les quelques-uns qui ont fait le déplacement le 11 novembre ont eu des conditions de circulation plus que fluides!
 

On était seuls sur la route, aucun barrage, aucune vérification de quoi que ce soit! On vient souvent acheter des cigarettes pour la famille, un peu d'alcool pour les amis et faire quelques courses parce que c'est un peu moins cher de l'autre côté de la frontière.

Christophe, Perpignanais

Le reportage au Perthus et à la Jonquera de Marine Lesprit et Laura-Laure Galy 
La Catalogne est actuellement soumise à un confinement municipal. En fin de semaine, du vendredi au lundi matin, les Catalans doivent justifier de leurs déplacements. En cas d'infraction, l'amende peut monter jusqu'à 600 euros. 

En Catalogne, des règles de confinement qui privilégient le petit commerce

La Catalogne a choisi une politique commerciale contraire à celle de la France pour ce confinement. Le gouvernement de la région privilégie les petits commerces plutôt que les grandes enseignes dont la surface de vente est réduite.
Exemple à Figueres, où l'on estime que le danger vient plutôt des gros regroupements de clients dans les centres commerciaux. Du coup, coiffeurs, petits magasins de vêtements et autres sont ouverts. Ici il n'y a pas de critère de marchandises de première nécessité, mais plutôt de flux limité d'acheteurs.
Reportage à Figueres de Marc Tamon et Céline Llambrich
 
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